La galerie Antoine Tarantino présente 21 tableaux et dessins réalisés à Rome, beaucoup étaient de qualité muséale.
PARIS - Ouverte en juin 2007, la galerie Tarantino installée dans le quartier de la Nouvelle Athènes, rue Saint-Georges, un peu à l’écart des autres marchands, a pour spécialités l’archéologie gréco-romaine et l’art italien, dessins et peintures, des XVIe et XVIIe siècles, avec une prédilection pour l’école romaine. C’est donc tout naturellement qu’Antoine Tarantino « évoque le séjour à Rome de différents artistes souvent d’origines diverses qui, une fois sur place, s’inspirent de la culture romaine, antique et moderne, tout en y prenant part à leur tour » à travers l’exposition en cours « Rome, de Barocci à Fragonard » qu’accompagne un catalogue enrichi de notices rédigées par des spécialistes de l’art italien. Antoine Tarantino organise au moins un événement par an, ce qui laisse peu de temps pour rassembler des œuvres de qualité « achetées plutôt chez les marchands, car [il] achète très peu en ventes publiques ».
Œuvres d’artistes majeurs
L’accrochage réunit six tableaux et quinze dessins, dont plusieurs œuvres inédites. D’abord, une Étude d’homme lisant, réalisée pendant le séjour à Rome de Federico Barocci (1535-1612), dont la National Gallery de Londres organise en ce moment la première grande rétrospective. Ce tableau, qui proviendrait de la collection du cardinal Barberini, y aurait tout à fait sa place. « Je viens du monde du dessin ancien. C’est la main qui m’a interpellée. Si les grands marchands s’intéressaient aux dessins, ils auraient tout de suite reconnu Barocci ». Encore méconnu du grand public, il est aussi bon dessinateur que peintre. Son record en vente publique a été établi en 1999 avec La Madone du Peuple, dessin préparatoire du tableau conservé au Musée des Offices à Florence, adjugé 2,5 millions d’euros (en valeur réactualisée). Une autre œuvre, vraie découverte, est exposée : Saint Jude Thaddée (vers 1610), faisant partie d’un Apostolado exécuté par le jeune Jusepe de Ribera (1591-1652) pendant son séjour romain, dont le Louvre a acquis un Saint Jacques en mars 2012 à Drouot pour 285 000 euros au marteau. Puis plusieurs dessins viennent compléter cet ensemble : « je veux montrer que ce sont les mêmes artistes qui produisent à l’époque les œuvres graphiques et les œuvres picturales. Cela permet une plus grande compréhension des artistes », affirme le galeriste. Parmi eux : L’Arrestation du Christ, par le Guerchin, dont le tableau final est dans une collection privée à Rome ; Le Sacrifice de Noé, de Giuseppe Bartolomeo Chiari, peintre romain élève de Carlo Maratta, ou bien encore une contre-épreuve de sanguine d’Hubert Robert, Femme assise devant la cheminée d’une cuisine (vers 1762).
Le prix de départ pour un dessin est de 4 000 euros, mais la moyenne des œuvres exposées se situe aux alentours de 30 000 à 40 000 euros. Pour les œuvres de plus de 100 000 euros, « le prix se fait sur demande à la galerie. C’est une discrétion pour l’acheteur ! », soutient le marchand. C’est aussi une manière de rester fidèle à l’esprit de la galerie, à son côté feutré et un peu confidentiel, hors des sentiers battus.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Pépites romaines
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Jusqu’au 8 juin, Galerie Tarantino, 38, rue Saint-Georges, 75009 Paris, Tél. 01 40 16 42 38, www.galerietarantino.com
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°392 du 24 mai 2013, avec le titre suivant : Pépites romaines