Quelques exposants profitent de la Foire internationale des beaux arts de New York pour présenter dessins, peintures ou estampes. Certaines œuvres valent le détour. La Foire internationale des beaux arts de Brian et Anna Haughton, largement annoncée et attendue avec impatience, n’est pas le seul évènement marchand d’importance à New York en mai. Diverses expositions ont été programmées pour coïncider avec la frénésie suscitée par Park Avenue Armory. Quelques unes sont même organisées par des exposants de la foire – qui, soit bénéficient d’un personnel nombreux et expérimenté, soit cultivent le masochisme (ou les deux...).
NEW YORK - Chez Hazlitt, Gooden et Fox, le triumvirat Katrin Bellinger, Bruno de Bayser et John Morton Morris présente quarante dessins de toutes les époques, dont certaines œuvres de Parmigianino, Goltzius, et Maes, jusqu’à Ingres, Menzel et Degas. Toute l’attention devrait se porter sur une petite œuvre papier de l’artiste suisse du XVIe siècle, Urs Graf, extrêmement rare, et dont la plupart des œuvres se trouvent au Kupferstichkabinett de Bâle.
W.M. Brady expose comme à son habitude un impressionnant ensemble de dessins des XVIIIe et XIXe siècles. Le plus merveilleux d’entre eux, découvert récemment, a été réalisé au crayon et à la brosse par J-L. David et montre un beau jeune homme, vêtu avec élégance, dessiné par l’artiste dans sa prison en 1795.
L’exposition annuelle de printemps de Luca Baroni à Colnaghi montre un magnifique dessin de Domenico Tiepolo Punchinello intitulé les Amours des parents de Punchinello, les deux personnages se jurant un amour sans fin, déguisés avec des masques noirs à long nez. On trouve également le Repos pendant la fuite en Egypte de Sébastien Bourdon, issu de la collection Vivant-Denon, et un éblouissant autoportrait au pastel de Francesco Paolo Michetti, ayant appartenu à la collection David Daniels.
Mick Jagger en Cupidon
De son côté, Richard L. Feigen a arrêté son choix sur des peintures et dessins français du néo-classicisme au romantisme, dont quatre œuvres du Français d’adoption Richard Parkes Bonington. De ce dernier on peut voir notamment une fascinante huile sur carton-pâte, La Chambre à coucher d’Henri IV au château de la Roche-Guyon. Bien que la plupart des œuvres, dont quinze Girodet, soient à vendre, certaines ont été prêtées par le musée Nelson-Atkins, le musée de Tolède, par Madonna, et Mick Jagger, qui a prêté le délicieux Cupidon et Psyché de François Edouard Picot, ancienne pièce de la collection Chrysler. M. Jagger aurait acheté le tableau parce qu’il pensait ressembler à Cupidon.
Parmi les marchands exposant à New York mais ne participant pas à la foire, se trouve Richard Day, qui a ouvert un nouveau bureau à New York, abritant le groupe Artis. M. Day et son nouvel associé âgé de trente ans, James Faber, qui travaillait avant pour Wildenstein, prévoient de venir à New York une semaine par mois pendant la saison. Ils comptent se faire connaître grâce à plusieurs collections de dessins et peintures de maîtres, de Rembrandt et Guercino à Boucher et Van Gogh.
Estampes
Emmanuel Moatti montrera des dessins anciens chez Jack Kilgore & Co. et Trinity Fine Arts organisera une exposition de dessins italiens anciens à la galerie New house. Bien que la foire n’accueille aucun marchand d’estampes ("Nous n’en voulions aucun", a dédaigneusement déclaré un exposant de la foire), dix-neuf d’entre eux organisent leur propre exposition. L’exposition d’estampes de New York, dans les anciens bureaux de Phillips, montrera toutes sortes d’estampes, signées des plus grands maîtres jusqu’aux artistes japonais contemporains.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Off Park Avenue Armory
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°3 du 1 mai 1994, avec le titre suivant : Off Park Avenue Armory