NEW YORK / ÉTATS-UNIS
New York. À six semaines de son ouverture, Paris Photo affiche des changements notables comparés à Photography Show 2019 auquel la foire succède, après l’accord passé l’an dernier par l’Association of International Photography Art Dealers (Aipad), fondateur et organisateur de Photography Show, avec Reed Expositions France, propriétaire de Paris Photo.
Le nombre de galeries qui prendront place dans les espaces du Pier 94, un mois après l’Armory Show, est en hausse : 97 pour la section principale et 29 pour la toute nouvelle section « (ré)émergence », soit un total de 126 marchands contre 84 pour Photography Show 2019. Le secteur éditeurs-libraires est lui aussi en augmentation. Le nombre total d’exposants s’élève à 173.
L’origine et le profil des galeries, y compris du côté américain qui constituait auparavant le gros du parterre, se diversifient. Si les 64 galeries historiques de l’Aipad demeurent, les 62 autres galeries élargissent le spectre de l’Afrique du Sud (avec Stevenson) à Taïwan (avec UP Gallery). La présence des Européens se renforce : 53 galeries pour 65 galeries américaines. Des galeries de renom tels que Blau (Munich), Robert Morat (Berlin) ou Christophe Guy (Zurich) font leur entrée.
Côté américain, on note le retour de Yossi Milo, la présence de Rose Gallery de Santa Monica et la participation pour la première fois à une foire photo de l’importante galerie new yorkaise d’art contemporain Matthew Marks ; ces galeries sont emblématiques de l’attention portée à cette première édition et de l’émulation générale suscitée par l’événement de la scène culturelle et artistique du pays, mais aussi du rôle moteur joué par Paris Photo.
Les Trumps tariffs imposant des taxes de 25 % sur les œuvres d’art en provenance d’Angleterre et d’Allemagne ont toutefois pesé dans la décision de grandes galeries comme Thomas Zander (Cologne) ou Hamiltons (Londres) de ne pas participer à cette première édition. Paris Photo New York a aussi dû réduire ses ambitions à l’égard des galeries asiatiques (6) ou sud-américaines (6), mobilisées par la tenue à une semaine près de SP-Arte à São Paulo.
La venue de la galerie japonaise d’art contemporain Taro Nasu marque la curiosité que représente New York et son poids dans le marché de la photo pour ce type d’exposants que l’on retrouve généralement à Art Basel ou à Frieze, et aucunement dans une foire photo, y compris à Paris.
Le succès de l’internationalisation de Paris Photo New York dépend toutefois de la capacité de la foire à mobiliser les achats et à varier l’origine de ses clients. Photography Show avait essentiellement une clientèle et un public américains. Si la première édition réussit ce pari, la possibilité que Paris Photo New York puisse supplanter à court ou moyen terme Paris Photo se pose, même si d’autres spécificités – leurs contenus notamment –, les différencient, la photographie américaine et l’intérêt porté par la création contemporaine aux États-Unis dominant largement les propositions de Paris Photo New York.
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Paris Photo New York, saura-t-elle séduire ?
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°540 du 28 février 2020, avec le titre suivant : Paris Photo New York, saura-t-elle séduire ?