Art tribal

Parcours sans faute ?

Par Maureen Marozeau · Le Journal des Arts

Le 8 octobre 2004 - 370 mots

La 3e édition de Kaos appelle à une plus grande sélectivité.

 PARIS - La 3e édition était attendue pour le Kaos-Parcours des mondes, qui s’est déroulé du 15 au 19 septembre dans le quartier historique de Saint-Germain-des-Prés. À l’heure du bilan, la satisfaction est modérée par quelques réserves. Premier constat : le nombre de 50 participants représente un maximum à ne pas dépasser. « J’ai déjà entendu plusieurs fois cette année l’expression “supermarché de l’art tribal” […] Il suffit de voir la fatigue des clients après quelques heures ! », confirme Jean-Baptiste Bacquart. Alors que le Parcours s’impose comme LA manifestation d’art tribal, il semble difficile de concilier qualité et quantité. « J’ai vu des objets exceptionnels, des objets moyens et des objets carrément dégueulasses », résume Renaud Vanuxem. Aussi, suggère-t-il la création d’un comité de sélection indépendant, ainsi que la publication d’un catalogue détaillé, identique à celui proposé par la Bruneaf, la foire bruxelloise inspiratrice du Parcours.
L’éclectisme de la manifestation est à l’origine de son succès. Marie-France Barrère se réjouit, par exemple, d’avoir tenté deux nouveaux clients, d’ordinaire collectionneurs de tableaux et d’arts primitifs, qui faisaient là leurs premiers achats d’art chinois. Et Laurent Colson, de la galerie Luohan, de s’avouer surpris de la réaction de nombre de visiteurs : « J’ai entendu “Ah, ce n’est pas l’art africain !” plus d’une fois ». Le galeriste spécialisé en art chinois a néanmoins su profiter du goût des collectionneurs, friands de mobilier chinois, pour présenter leurs pièces d’art tribal. Essentiellement européens, les amateurs étaient au rendez-vous, quoique moins nombreux qu’en 2003. Anthony Meyer a, pour sa part, remarqué l’affluence de curieux, qui ne palliait pas à l’absence de la clientèle américaine, attribuée par certains à un hasard du calendrier – les célébrations du nouvel an juif (Rosh Hashanah) tombaient cette année pendant les trois premiers jours du Parcours. Même si une légère déception subsiste en filigrane, la majorité des galeristes concèdent avoir conclu de bonnes affaires et confirment leur désir de réitérer l’expérience. Les efforts de recherche d’objets, d’organisation d’expositions thématiques et de préparation de catalogues se sont vus récompensés. L’occasion pour Alain de Monbrison de rappeler la sélection naturelle de ce microcosme, où seule va perdurer la qualité.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°200 du 8 octobre 2004, avec le titre suivant : Parcours sans faute ?

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