Grand rendez-vous du calendrier international de l’art et des antiquités, la foire de Maastricht réunira cette année, du 7 au 15 mars, 170 marchands issus de 14 pays, dont 17 nouveaux exposants. Plus de 56 000 visiteurs sont attendus. Parallèlement, Tefaf Maastricht propose une exposition mettant en avant le riche patrimoine de l’Eurégio Meuse-Rhin.
MAASTRICHT - “Pourquoi se rendre à Maastricht ? Parce que c’est un événement, un événement et une consécration. Devenue le “must” de toutes les expositions internationales, c’est une récompense d’y participer”, déclare, enthousiaste, Bernard Baruch Steinitz, nouveau venu cette année. Pour sa onzième édition, la foire installée dans la petite cité batave restera fidèle à sa position de leader incontesté sur le marché des grands maîtres flamands et hollandais. Se fondant dans la tonalité dominante de la Tefaf, Haboldt & Co. présentera une œuvre du Flamand Frans Pourbus, un exceptionnel portrait d’homme représenté en vêtements noirs avec une large fraise blanche. Même fidélité à la tradition et à la spécificité de la foire, la galerie de Jonckheere proposera un Bruegel le Jeune, Le retour de la kermesse, description pleine de verve et de malice des ultimes instants de la fête témoignant de l’esprit inventif du peintre. Le galerie parisienne exposera également une œuvre de Herri Met de Bles (1510-1555), Paysage avec la fuite en Égypte, qui annonce les paysagistes de la seconde moitié du siècle et ouvre la voie à Jan Bruegel de Velours et à Lucas van Valckenborch. Autre nouveau venu à Maastricht, Philippe Heim présentera un grand tableau d’atelier d’Isabey, tout à fait dans le goût de la clientèle hollandaise, ainsi qu’un dessin de Ch. de Randon, une vue de Paris datant de 1814, saisie depuis la rive droite, d’où émergent les tours de Saint-Sulpice et de Notre-Dame.
Le galeriste belge Berko offrira une large palette de tableaux des écoles hollandaises et belges, comprenant notamment des œuvres de Nicolaas van Der Way (1855-1936), Auguste Serrure, Fernand Toussaint (1873-1956) et Franz Richard Unterberger. Jack Kilgore & Co., de New York, mettra en vedette un chef-d’œuvre de Ferdinand Bol, élève de Rembrandt : un portrait d’un homme dans un intérieur.
Dans la section Antiquités et objets d’arts, le Bâlois H.A.C. Kunst der Antike proposera un portrait en marbre d’une matrone romaine datant de l’époque d’Auguste, des vases attiques à figures rouges attribués au peintre d’Argos, illustrant des scènes mythologiques (la mort de Tityos), un torse d’Aphrodite nue en marbre datant du Ier siècle ap. J.-C., ainsi qu’une statuette en bronze de Héraclès debout, du IIe siècle av. J.-C. Sur le stand de l’antiquaire parisien J. Kugel, signalons une série exceptionnelle de quatre sculptures en marbre blanc de Carrare représentant les quatre saisons, œuvre de l’artiste siennois Ponsanelli datée de 1707. Kugel présentera encore une paire de globes réalisés au XVIe siècle par Mattheus Greuter, édités par Dominici Rubeis et dédiés au prince Jacob Boncompagni, descendant du pape Grégoire XIII.
De son côté, Bernard Baruch Steinitz a rassemblé pour la foire un ensemble de cinq décors intérieurs, composé d’un inventaire de boiseries unique, représentant des époques différentes. Pour sa première participation, la galerie Meyer (Paris), spécialisée en art océanien, présentera un ornement de flûte sacrée du peuple Mundugonor de Nouvelle-Guinée, une œuvre extrêmement rare et de très belle facture, ainsi qu’un ensemble d’objets en jade maoris provenant de Nouvelle-Zélande, dont deux pendentifs hei-tiki femelle, et une série de masques de Nouvelle-Guinée et Nouvelle-Irlande.
S’agissant d’arts textiles, la galerie Blondeel-Deroyan (Paris) exposera un tapis de table aux couleurs vives de la Hollande du Nord, datant du milieu du XVIIe siècle. Citons également une tapisserie de Bruges du XVIIe siècle, la Bienveillance de Rébecca, présentée par la galerie Chevalier (Paris). Enfin, la section Arts du XXe siècle réunira nombre d’œuvres importantes : Willem De Kooning, Alexandre Calder, Fernand Léger, Niki de Saint-Phalle...
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Onzième Maastricht : incontournable
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°55 du 27 février 1998, avec le titre suivant : Onzième Maastricht : incontournable