Du 1er au 5 avril, Paris Beaux-Arts se tiendra au Carrousel du Louvre. Ce nouveau salon multidisciplinaire, de l’Antiquité au XXIe siècle, vient combler un manque.
Pourquoi un nouveau salon ?
Le Syndicat National des Antiquaires (SNA) regroupe beaucoup d’adhérents qui n’exposent pas tous à la Biennale pour des raisons financières, de choix stratégique ou par manque de place. Il était important syndicalement de proposer à nos membres une autre solution, un salon qui puisse représenter toutes les spécialités, y compris celles qui ne peuvent pas dégager de marges importantes même pour des pièces de très haut de gamme. Il fallait répondre à une attente, créer un rendez-vous attendu aussi bien par la clientèle que par les marchands professionnels. Nous, antiquaires français, nous sommes attristés de voir qu’en France, nous n’avons pas de salon annuel multidisciplinaire de haut niveau ; Londres en propose plusieurs et Tefaf a lieu à Maastricht, une petite ville en Hollande ! Je mets la Biennale à part car ce rendez-vous d’un faste incroyable a lieu tous les deux ans. Cependant, il n’attire plus certains collectionneurs qui cherchent une offre large et importante : on ne déplace pas du monde entier des collectionneurs en leur proposant 50 exposants et un nombre réduit de disciplines [environ 80 à Paris Beaux-Arts].
N’était-il pas plus adapté d’annualiser la Biennale ?
Un comité de réflexion étudie comment deviendra la Biennale. Peut-être va-t-elle s’annualiser, rester ou pas au Grand Palais, changer ou non de date. L’existence de Paris Beaux-Arts ne changera rien à la réflexion sur l’avenir de ce rendez-vous exceptionnel qu’est la Biennale. À Londres, il y a bien Frieze, Masterpiece et Olympia ; Paris est suffisamment important pour accueillir deux salons de classe internationale.
Comment faire venir les marchands étrangers, après Brafa et Tefaf ?
Les grands marchands vont avoir des choix stratégiques à faire. Notre intention est que ce salon devienne un vrai rendez-vous international à terme, dans trois ou quatre ans, avec 30 % de participation étrangère, ce qui n’est pas le cas en 2015. Paris ne s’est pas faite en un jour et pour la première édition nous avons plusieurs participants qui exposent à la Brafa, à la Biennale et dans des foires internationales du plus haut niveau, comme Steinitz ou De Jonckheere. En 2015, nous comptons sur une dizaine de marchands étrangers. Le calendrier international est très chargé. Nous sommes proches du PAD, mais ce n’est ni la même clientèle ni les mêmes exposants. En revanche, le Salon du dessin nous pose un problème : certains grands spécialistes ne pourront pas faire les deux, bien que Matthieu de Bayser le fasse. D’une manière générale, les marchands anglais sont très difficiles à attirer car ils protègent leur marché : ils ne souhaitent pas que Paris retrouve la place que notre capitale a perdue. Mais ils savent aussi voir leur intérêt : si le salon fonctionne bien, ils seront présents en 2016. Quand un grand salon se crée, les exposants importants veulent savoir qui sera présent à côté d’eux. Il faut arriver à en convaincre certains qui, par leur seule présence, en attireront d’autres. Et surtout, il ne faut pas qu’il y ait un seul mauvais marchand. Nous avons un budget de 300 000 euros de communication essentiellement pour l’Europe. Pour cette première édition, nous n’avons pas de budget publicitaire pour les États-Unis, la Chine, et la Russie.
Qu’est-ce qui a motivé le choix du Carrousel du Louvre ?
C’est un lieu central. Le fait qu’il soit en sous-sol est peut-être un inconfort pour les exposants, mais ne pose aucun souci pour les visiteurs, même si c’est une promenade moins agréable qu’au Grand Palais pour les flâneurs. Commercialement, ce lieu est parfait. Nous allons mettre l’accent sur plus d’espaces de repos et de réflexion. La Porte de Versailles était un lieu possible, mais moins en rapport avec notre métier.
Pour quelle raison le salon est organisé par le SNA et non pas par un organisme extérieur ?
Nous avons une structure syndicale qui organise des salons depuis trente ans. Être organisateur, c’est utiliser des prestataires qui doivent être de véritables professionnels. C’est ce que fait le SNA. Un organisateur à besoin de gagner de l’argent, ce qui n’est pas le cas du SNA. Pour éviter tout favoritisme, nous avons décidé de procéder à l’attribution des stands par tirage au sort des modules loués (le module de base de 20 m2 est commercialisé 15 000 euros HT). Ce n’est pas celui qui paie le plus cher qui aura le plus beau stand ! Il n’y aura pas de plan compliqué car nous souhaitons que les collectionneurs visitent tous les stands. Enfin, nous nous sommes engagés à ce qu’il n’y ait pas d’exposants parmi les présidents de commissions du vetting pour qu’il n’y ait pas de biais.
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Olivier Delvaille : « Paris Beaux-Arts est un rendez-vous attendu »
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Abonnez-vous dès 1 €Olivier Delvaille. © Galerie Delvaille.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°426 du 2 janvier 2015, avec le titre suivant : Olivier Delvaille : « Paris Beaux-Arts est un rendez-vous attendu »