La troisième édition de Cultura, organisée du 13 au 21 octobre, un mois après les attentats de New York, a été inaugurée dans un contexte politico-économique particulièrement défavorable sur le plan international, mais aussi local, avec le dépôt de bilan de Swissair. Ces événements n’ont pas manqué d’affecter la confiance des collectionneurs et ralenti le rythme des transactions.
BÂLE - Plus de 3 000 personnes déambulaient le vendredi 12 octobre dans les allées de la Messe Basel pour le vernissage de la troisième édition de Cultura. La fréquentation a été peu élevée les jours suivants en partie en raison de la tenue du salon pendant une période de vacances mais aussi de la présence d’un soleil généreux qui a inondé la ville de Bâle pendant toute la durée de la manifestation.
Les collectionneurs américains et anglais étaient très peu nombreux et les allemands et italiens également moins présents que les années passées. Les attentats de New York et la morosité économique ont pesé sur le rythme des transactions qui s’est ralenti. Mais l’appétit des collectionneurs n’a pas été coupé pour autant. « La volonté d’acquérir des objets a subsisté mais elle est plus modérée qu’il y a un an, souligne Jean-David Cahn. J’ai vendu des objets pendant toute la durée du salon mais pas les pièces les plus importantes. La plupart avoisinaient les 20 000 à 50 000 francs suisses (90 000 à 225 000 francs français). » L’activité semble avoir été nettement plus faible sur certains stands comme celui de la galerie Rhéa (Zurich), de la galerie Orient-Occident (Paris) ou encore de Cybèle (Paris) sur lequel ne sont partis que des objets d’une valeur comprise entre 10 et 15 000 francs français comme des amulettes ou de petites statuettes. Ses deux grandes mosaïques de l’époque romaine décorées de scènes mythologiques et sa grande stèle datant du Nouvel Empire égyptien n’avaient pas encore trouvé preneur le 18 octobre même si plusieurs musées avaient manifesté leur intérêt.
Bijouterie et horlogerie renforcées l’année prochaine
Le Londonien Rupert Wace affirme, pour sa part, avoir particulièrement bien tiré son épingle du jeu. Il a vendu des pièces importantes et assure avoir mieux travaillé que l’an passé. Les marchands d’art oriental comme Christian Boehm semblaient, eux aussi, plutôt satisfaits même si l’activité a été plus faible que lors de la précédente édition. La section d’art précolombien encore renforcée cette année comptait, entre autres, autour du maître de la spécialité, le Parisien Santo Micali, une galerie allemande (Alt-Amerika) et trois américaines (David Bernstein, Conlon Siegal Galleries, Stendahl Galleries). « L’activité est assez molle, soulignait Santo Micali, trois jours avant la clôture du salon. J’ai vendu deux ou trois pièces autour de 400 000 francs dont un objet Jalisco du Mexique. »
Si les meubles, classiques ou modernes, peu nombreux, ont été boudés, les objets semblent avoir d’avantage séduit les collectionneurs. L’argenterie et la porcelaine se sont bien vendues dans une gamme de prix comprise entre 20 et 30 000 francs suisses (de 90 à 140 000 francs).
Miklós von Bartha, l’un des organisateurs du salon, souhaite poursuivre l’an prochain la spécialisation du salon en misant sur les objets d’art. Certaines spécialités comme la bijouterie joaillerie et l’horlogerie pourraient être renforcées.
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Nuages sur Cultura
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°135 du 26 octobre 2001, avec le titre suivant : Nuages sur Cultura