Nicole de Pazzis-Chevalier, expert et antiquaire, galerie Chevalier, Paris.
Votre spécialité vous amène parfois à garder des pièces importantes très longtemps en galerie. Est-ce un problème ?
« Ce qui est beau, de qualité, finit toujours par se vendre, même si c’est très grand et très cher », m’a appris mon beau-père Georges Chevalier qui nous a précédés dans la profession. Dans mon domaine, il faut avoir des casseroles sur le feu, même si cela est long. Le 7 juillet 1999, Sotheby’s a présenté à Londres huit tapisseries aux armes de France faisant partie de la tenture de L’Histoire d’Artémise, en laine, soie, fils d’argent et d’or. Commandées par Henri IV pour Marie de Médicis, elles furent tissées à partir de 1607, d’après des compositions d’Antoine Caron et Henri Lerambert, par les ateliers du Faubourg Saint-Marcel à Paris, lesquels ont précédé la création de la manufacture des Gobelins. À notre demande, elles ont été vendues avec faculté de réunion, une pratique qui ne se fait pas d’habitude chez les Anglo-Saxons. Nous les avons acquises sans savoir trop quoi en faire mais en nous disant qu’il fallait sauver un chef-d’œuvre en péril. Après des travaux de conservation et quelques années d’attente, nous les avons vendues début 2007 pour 1,8 million d’euros au Mobilier national qui possédait les sept autres pièces de la tenture. La réunion des quinze éléments de la tenture d’Artémise a été possible grâce au mécénat de la société Natixis. La tenture est à présent exposée dans son intégralité pour la première fois depuis près de 350 ans à la galerie des Gobelins, à Paris (jusqu’au 30 septembre).
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Nicole de Pazzis-Chevalier : « Ce qui est beau finit toujours par se vendre »
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°264 du 7 septembre 2007, avec le titre suivant : Nicole de Pazzis-Chevalier : « Ce qui est beau finit toujours par se vendre »