Christie’s et Sotheby’s ont récolté en quatre soirs un total de 1,4 milliard de dollars pour leurs ventes d’art impressionniste, moderne et contemporain : la confiance des acheteurs et des vendeurs est bel et bien de retour.
New York. Pour leurs ventes d’automne, Christie’s et Sotheby’s ont réalisé un total de 1,4 milliard de dollars (1,2 Md€), soit une augmentation de 45 % par rapport à 2016 – sans compter le Salvator Mundi de Léonard de Vinci, qui appartient au domaine de la peinture ancienne (lire ci-dessous). « La Bourse se porte extrêmement bien alors les marchés sont rassurés. Ce résultat reflète la confiance des acheteurs mais avant tout celle des vendeurs », analyse Christian Ogier, marchand à Paris.
Pour leurs ventes d’art impressionniste et moderne, Christie’s et Sotheby’s ont enregistré une hausse de plus de 85 % par rapport à 2016 avec un total cumulé de 748,9 millions de dollars (638,3 M€). Christie’s arrive en tête avec 479,3 millions de dollars, son deuxième total le plus haut jamais réalisé. Le 13 novembre, la maison de ventes a cédé tous ses lots phares, parmi lesquels Laboureur dans un champ, de Van Gogh, parti à 81,3 millions de dollars à un acheteur asiatique (estimation50 M$), suivi de Contrastes de formes de Fernand Léger, à 70 millions de dollars (est. 65 à 85 M$), un record pour l’artiste, qui double le précédent. Autre record, celui de Magritte avec L’Empire des lumières (est.14 à 18 M$) adjugé 20,5 millions de dollars.
Le lendemain, Sotheby’s engrangeait 269,6 millions de dollars, affichant une croissance de 71 % par rapport à 2016 (157,7 M$). Sur les 64 lots proposés, seuls 5 n’ont pas trouvé preneur mais ils ne faisaient pas partie des lots stars. La plus haute enchère est revenue à une œuvre de Chagall, Les Amoureux, 1928, emportée pour 28,4 millions de dollars par un collectionneur russe (est. 12 à 18 M$). Là encore, les acheteurs asiatiques se sont vivement manifestés, emportant la moitié des 10 lots aux enchères les plus élevées de la soirée comme les deux huiles de Monet, Les Glaçons, Bennecourt, 1893 (23,3 M$) et Les Arceaux de roses, Giverny, 1913 (19,4 M$).
Du côté de l’art contemporain, les vacations du 15 novembre ont récolté 648,6 millions de dollars (550,7 M€) – le Salvator Mundi de Vinci non inclus – contre 553,4 en 2016. Parmi les vedettes de Christie’s : Sixty Last Suppers, d’Andy Warhol – représentant 60 fois La Cène, de Vinci – a été adjugée 60,8 millions de dollars (est. 50 M$) ; Untitled, de Cy Twombly, 46,4 millions de dollars (est. 40 M$) ; tandis que Saffron, de Rothko, était cédée pour 32,3 millions de dollars (est. 25 à 35 M$). Au chapitre des invendus, soit 9 en tout sur les 58 lots offerts, figure Il Duce, de Jean-Michel Basquiat (est. 25 à 35 M$).
Sotheby’s a clôturé sa session avec un total de 310,2 millions de dollars ( 12 %), sans vendre Maison fondée, de Dubuffet (est.12 à 18 M$). L’enchère la plus haute de la soirée est allée à un triptyque de Bacon, Three Studies of George Dyer, adjugé 38,6 millions de dollars (32,8 M$ prix marteau hors frais, soit en dessous de son estimation basse de35 M$). Quant à Mao, de Warhol, il a obtenu 32,4 millions de dollars (27,5 M$ prix marteau hors frais, un montant là encore en dessous de son estimation basse de 30 M$).
Excepté la vente d’art impressionniste et moderne de Christie’s, les résultats sont restés dans la limite des estimations. D’ailleurs, 70 % des 10 lots les plus chers de chaque vente ont été adjugés dans la fourchette ou un peu en dessous de leurs estimations. « Aujourd’hui, les estimations ne représentent pas une évaluation du prix de l’œuvre mais reflètent surtout les prétentions du vendeur et sa capacité à les imposer à la maison de ventes. L’ajustement se fait avec la vente quand il n’est pas bloqué par le système des garanties », explique Christian Ogier.
Toutes les estimations sont indiquées hors frais acheteur tandis que les résultats sont indiqués frais compris.
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À New York, un marché en pleine renaissance
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°490 du 1 décembre 2017, avec le titre suivant : À New York, un marché en pleine renaissance