New York éclipse Londres

Le marché de l’art asiatique s’envole aux États-Unis

Le Journal des Arts

Le 24 avril 1998 - 441 mots

La semaine de ventes d’art asiatique, organisée à New York du 23 au 27 mars, s’est soldée par de bons résultats, Sotheby’s totalisant 17,1 millions de dollars de recettes (environ 102 millions de francs), contre 7,8 millions pour Christie’s (environ 47 millions de francs).

NEW YORK - Sotheby’s a fait forte impression avec des pièces d’art de l’Inde et du Sud-Est asiatique. La dernière vacation s’est tenue dans une salle comble. Lorsque la plus belle pièce présentée, une tête Gupta de Bouddha en grès datant du Ve siècle, a été adjugée au profit des cousins Eskenazi pour 1,02 million de dollars (environ 6 millions de francs) – prix record pour un objet d’art asiatique –, la foule a applaudi à tout rompre.

Jeanne de Guardiola, expert chez Sotheby’s, estime que le marché s’est progressivement déplacé de Londres vers New York au cours des dernières années. En té­moigne cette semaine new-yorkaise qui a littéralement dopé le marché de l’art du Sud-Est asiatique. Soixante quatorze pour cent des pièces ont trouvé acquéreur, et les cinq pièces vedettes ont toutes atteint plus de trois fois leur estimation, ce qui donne une indication de la vitesse à laquelle le marché des objets de très grande qualité évolue. Un bronze doré tibétain du Dharmapala Maha­kala, rapporté du Palais d’été impérial de Chengde par Sven Hedin, s’est vendu 690 000 dollars (environ 4 millions de francs), et trois autres bronzes ont passé la barre des 200 000 dollars (environ 1,2 million de francs). Seuls quelques lots parmi les plus importants sont restés invendus, notamment un grand bodhisattva en schiste gris et un bronze doré du XIVe siècle de Kalacakra, divinité à quatre têtes et vingt-deux bras.

Sotheby’s a réalisé les meilleurs résultats dans tous les domaines, sauf en peinture chinoise. La maison de vente a proposé des objets de meilleure qualité, provenant de collections privées plutôt que de marchands spécialisés. Résul­tat, à la fin de la se­maine, l’auctioneer avait totalisé 17,1 millions de dollars de recettes (environ 102 millions de francs), contre 7,8 millions pour Christie’s (environ 47 millions de francs). Les objets vendus par Christie’s étaient pour l’essentiel issus de collections américaines, dont celles du Virginia Mu­seum of Fine Arts et des héritiers du comte Morse.
Chez Sotheby’s, le lot le plus remarquable, un bronze ar­chaïque Lei, pièce sculpturale aux entailles profondes, a été acheté 288 500 dollars (environ 1,7 million de francs) par Gisèle Croës, dans la fourchette de l’estimation. Chez Christie’s, la palme est allée à un autre bronze archaïque Hu en forme d’oiseau, en provenance des Warring States, acheté 332 500 dollars (environ 1,9 million de francs) par le marchand londonien Roger Keverne.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°59 du 24 avril 1998, avec le titre suivant : New York éclipse Londres

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