Fiac off

Mouvements browniens

Par Éléonore Thery · Le Journal des Arts

Le 16 octobre 2013 - 883 mots

À l’ombre de la Fiac, le paysage de ses foires satellites est en recomposition permanente, ce qui ne facilite pas leur positionnement à chacune.

PARIS - Le paysage des foires off de la Fiac est-il condamné à une reconfiguration permanente ? Après les nombreux mouvements enregistrés l’an passé, le cru 2013 apporte à nouveau son lot de mutations, entre déplacements géographiques, changements de formule ou annulation. Preuve de la puissance de la Fiac, au moins six foires s’inscrivent cette année dans son sillage. Pour autant, pas d’adoubement par la foire maîtresse : aucun des événements off ne figure dans son parcours VIP, bien que celui-ci ait été fortement enrichi, et le nom même de « Fiac » doit être totalement absent de la communication de ces événements satellites. Tout l’enjeu consiste alors pour ces derniers à se constituer une identité propre, sans surtout apparaître comme des salons de refusés de la Fiac. Des galeries sont parfois présentes simultanément dans plusieurs foires off, brouillant un paysage déjà flou.

Art Élysées : 35 000 visiteurs

La question du lieu agite les organisateurs, et les déplacements géographiques sont légion cette année. Chacun tente de s’établir le plus près possible de la Fiac, dans l’espoir de pouvoir bénéficier de son flux de visiteurs. Pour sa 8e édition, après deux ans passés devant le Palais de Tokyo et une édition dans le Marais, Slick se rapproche ainsi du Grand Palais en s’installant sur les berges de la Seine. Forte de son succès de 2012, la foire, qui se voit comme un tremplin, continue de mêler les générations, en invitant jeunes galeries comme Paris-Beijing ou Cédric Bacqueville et aînés installés telle Vidal Saint-Phalle.
Show Off revient à ses premières amours en réintégrant l’Espace Cardin, et conforte son changement de cap de l’an passé en se concentrant sur les arts numériques. Pour cette 8e édition, la foire propose un focus sur les artistes québécois, sous la forme d’une grande exposition, au sein d’un espace totalement décloisonné. Changement de lieu encore pour Cutlog qui s’installe à l’Atelier Richelieu. Fidèle à sa ligne directrice très internationale, la foire présente 60 % de galeries étrangères, avec un spectre de pays toujours plus large, du Chili au Mozambique. « C’est le travail annuel de dix personnes à travers le monde, nous ne voulons pas d’une foire franco-française », explique Bruno Hadjadj, son directeur.
Le YIA démultiplie propositions, galeries et espaces d’exposition. Outre le Bastille Design Center, ce « salon d’artistes », d’après son fondateur Romain Tichit, s’étend dans le quartier des galeries du Marais en intégrant le Loft Sévigné, la galerie Joseph Turenne et l’Espace Commines. Près de 70 galeries de qualité – dont certaines telles Frank Elbaz ou Suzanne Tarasieve sont également présentes à la Fiac – proposent des solo shows d’artistes selon un maître mot : mettre en avant la nouvelle avant-garde sous le signe de la convivialité.

Fidèle à sa ligne axée sur les classiques de l’art moderne et contemporain, Art Élysées s’impose dans le paysage en élevant chaque année le niveau. Pour sa 7e édition, la foire espère renouveler ses succès commerciaux précédents et développer la fréquentation, qui a déjà atteint en 2012 le chiffre de 35 000 visiteurs. Une soixantaine de galeries se répartissent entre la section générale et une section design née en 2010. On note un important taux de renouvellement : 40 % pour le design et 20 % pour l’espace général, notamment au profit de l’art contemporain, l’un des axes de développement choisis. Sont ainsi présents pour la première fois Alain Blondel ou la russe Shchukin Gallery. Cette année, l’événement fait cependant la part belle à l’abstraction géométrique, représentée par Olivier Waltman, Lélia Murdoch ou la RCM Galerie.
De son côté, la galerie Zürcher revient pour la 6e année consécutive, avec son concept de « mini-foire » réunissant six galeries américaines. Point de (re)naissance pour « D : Fair », qui devait succéder à Chic Art Fair : l’événement n’a finalement pas lieu. Si la multiplication des événements révèle le dynamisme de la place parisienne, on regrette toutefois l’absence de communication commune, et le peu de synergie malgré quelques timides initiatives de rapprochement.

Art Élysées, du 24 au 28 octobre, av. des Champs-Élysées, 75008 Paris, www.artelysees.fr, tlj 11h-20h, lundi 28 jusqu’à 18h. Direction : Isabelle Keit Parinaud, 61 galeries.

Cutlog, du 24 au 27 octobre, Atelier Richelieu, 60, rue de Richelieu, 75002 Paris, www.cutlog.org, tlj 12h-20h. Direction : Bruno Hadjadj, 39 galeries.

Salon Zürcher, du 22 au 27 octobre, 56, rue Chapon, 75003 Paris, www.galeriezurcher.com, mardi 22, vendredi 25 et samedi 26 : 12h-20h, mercredi 23 sur rdv, jeudi 24 : 12h-22h, dimanche 27 : 12h-18h. Direction : Gwenolee et Bernard Zürcher, 6 galeries.

Show Off, 22 et 23 octobre, Espace Cardin, 1-3, av. Gabriel, 75008 Paris, mardi 22 12h-22h, mercredi 23 12h-21h. Direction : Dominique Moulon, 40 galeries.

Slick, du 24 au 27 octobre, sous le pont Alexandre-III, port des Champs-Élysées, 75008 Paris, www.slickartfair.com, tlj 12h-20h, samedi 26 jusqu’à 22h, dimanche 27 jusqu’à 18h. Direction : Johan Tamer-Morael, 36 galeries.

YIA, du 23 au 27 octobre, Le Loft Sévigné, 46, rue de Sévigné, 75003 Paris ; Bastille Design Center, 74, bd Richard-Lenoir, 75011 Paris ; Galerie Joseph Turenne, 76, rue de Turenne, 75003 ; L’espace Commines, 17, rue Commines, 75003 Paris, www.yia-artfair.com, tlj 10h30-19h30. Direction : Romain Tichit, 70 galeries.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°399 du 18 octobre 2013, avec le titre suivant : Mouvements browniens

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