En ventes publiques, les prix progressent sans cesse pour les montres de collection. En tête des adjudications, Patek Philippe pour la grande tradition horlogère et Rolex pour la frime.
Les montres-bracelets sont depuis bien longtemps de véritables objets de collection. La star des marques, Patek Philippe, décroche les meilleures enchères avec, depuis dix ans, une vingtaine de vintages (modèles fabriqués avant 1990), rares ou uniques, dépassant le million d’euros. Pour les montres modernes (après 1990), les prix records atteignent jusqu’à plusieurs centaines
de milliers d’euros. Une montre unique à seize fonctions (des complications en langage horloger) signée Vacheron Constantin a dépassé le million d’euros en 2005, année de sa fabrication.
Mais les plus beaux modèles neufs valent aussi très cher, telle la Sky Moon Tourbillon, la montre-bracelet la plus sophistiquée réalisée par Patek Philippe en 2001. Après avoir déposé un dossier de candidature, l’acheteur doit attendre plusieurs années et débourser un minimum de 705 000 euros pour posséder ce chef-d’œuvre à douze complications. D’où le succès des ventes publiques consacrées aux plus précieux garde-temps signés Audemars Piguet, Breguet, Blancpain, Rolex, Vacheron Constantin…
L’état de conservation
Parce que les amateurs de montres s’attachent plus à leur mécanique qu’à leur style, un mouvement parfait, jusque dans la finition du boîtier, compte avant tout. Les complications font la valeur ajoutée d’un modèle. Les plus recherchées sont le chronographe, le tourbillon qui compense les effets gravitationnels, le quantième perpétuel indiquant la date en tenant compte des différentes longueurs de mois ainsi que des années bissextiles et les sonneries à répétition. Une montre Rolex reste le symbole d’accession à un certain statut social. À partir de 4 000 euros pour une Rolex GMT-Master en acier neuve. En ventes publiques, les Rolex à plus de 10 000 euros voient leur cote augmenter chaque année.
Enfin, l’état de conservation d’une montre est un critère déterminant à l’achat.
Il faut s’assurer qu’elle est d’origine et qu’aucun élément, comme le mouvement ou le cadran, n’ait subi de modifications. Une montre avec un cadran tacheté mais d’origine aura toujours plus de valeur que la même montre avec un cadran repeint.
Patek Philippe, n° 1
Cette montre-bracelet en or, fabriquée
à Genève en 1925 est historique. C’est l’unique chronographe rattrappante monopoussoir réalisé par Patek Philippe & Co pour un gaucher. De forme coussin (assez rare), son cadran comporte des chiffres Breguet. La cuvette en or, signée par le fabricant Patek Philippe & Co et par le revendeur Grogan, est gravée d’une longue inscription en anglais. C’est l’une des montres bracelets les plus chères vendues aux enchères, derrière sept autres Patek Philippe !
Patek Philippe & Co, unique montre chronographe rattrappante monopoussoir en or, 1925, n° 198’012, boîtier n° 290’652, vendue par Grogan & Company
(Pittsburgh, USA) en 1927, dim. 34 x 42 mm.
Adjugée 2,37 millions de francs suisses (1,43 million d’euros) le 13 novembre 2006 à Genève, Christie’s.
Le tourbillon selon Vacheron Constantin
Bien que ce modèle ne fasse pas partie d’une série limitée, il s’est
peu vendu et uniquement sur commande. Outre le quantième (fonction astronomique indiquant le calendrier sur un petit cadran en haut à droite) et l’indication de la réserve de marche (avec une réserve de 42 heures), l’existence du tourbillon, complication difficile à réaliser, en fait une montre rare et exceptionnelle. Inventé par Abraham-Louis Breguet en 1801, le tourbillon sert à compenser les effets de la gravitation : une petite cage mobile, qui renferme le balancier et l’échappement, effectue un tour par minute et annule dans sa rotation les écarts de marche.
Vacheron Constantin, montre Tourbillon Malte Platine, n° 953119/774912, réf. 30066/2, avec tourbillon, quantième et réserve de marche, dans son écrin et avec un certificat. dim. 36 x 46 mm, cadran, boîtier et mouvement signés.
Adjugée 74 000 euros le 2 août 2006 à Monaco, maison de ventes Tajan.
…et encore Patek Philippe
Avec son large boîtier, la série 1 est la montre la plus rare et la plus convoitée de la référence 2499 fabriquée par Patek Philippe entre 1950 et 1985. Seulement 349 pièces furent réalisées (9 par an en moyenne) et l’on ne compte pas plus de 40 montres en or jaune de la première série (reconnaissable à son bouton poussoir chronographe rectangulaire). Cet exemplaire de 1952 est en parfait état de conservation, signe qu’il a très peu été porté. Sa rareté vient notamment du fait qu’il a été vendu par la fameuse Asprey Company de Londres, dont le nom est gravé sur le cadran et poinçonné à l’intérieur du boîtier. Ce qui la rend unique. Il s’agit de la montre la plus chère jamais vendue aux enchères par Sotheby’s.
Patek Philippe, montre chronographe en or, avec calendrier perpétuel et phases de lune, 1952, n° 868.346, réf. 2499 (série 1), vendue
par Asprey en 1956, Diamètre 38 mm.
Adjugée 2,2 millions de francs suisses (1,33 million d’euros) le 14 novembre 2006 à Genève, Sotheby’s.
Omegamania
Cette Omega est désormais entrée dans les annales des enchères, lors
d’une vente entièrement consacrée à la marque et baptisée Omegamania. Elle constitue l’enchère la plus importante pour une Omega et un record pour une montre-bracelet automatique non compliquée. « Omegamania a confirmé l’arrivée d’Omega au sommet des marques de collectionneurs. Les pièces de collection les plus prisées d’Omega rejoignent à présent Patek Philippe et Rolex », commente Osvaldo Patrizzi, fondateur et président d’Antiquorum. La firme Omega avait pour l’occasion remis à neuf toutes les pièces de la collection et offert pour chaque lot une garantie de deux ans, une première dans le monde des enchères.
Omega, Platinium Constellation Grand Luxe, montre-bracelet étanche en platine avec cadran serti de diamants et un bracelet Omega à fermoir avec barrette-pont articulée en platine, 1953. Avec un étui, certificat d’authenticité et garantie Omega de deux ans.
Adjugée 413 700 francs suisses (255 370 euros) le 16 avril 2006 à Genève, Antiquorum.
Antiquorum, 2, rue du Mont-Blanc, 1211 Genève, www.antiquorum.com. Leader mondial dans le domaine de l’horlogerie, son chiffre d’affaires dépasse celui de tous ses concurrents réunis. Christie’s, 9, avenue Matignon, Paris VIIIe, www.christies.com. Christie’s organise des vacations de montres à Genève depuis 1976. Sotheby’s, 13, quai du Mont-Blanc, 1201 Genève, www.sothebys.com. Son département international de montres a totalisé 21 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 2006. Tajan, 37, rue des Mathurins, Paris VIIIe, www.tajan.com. C’est l’une des rares maisons de ventes françaises à organiser trois à quatre ventes spécialisées de montres par an.
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Montres de collection... le temps vaut de l’or
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°592 du 1 juin 2007, avec le titre suivant : Montres de collection...