Quelques records spectaculaires attirent l’attention sur les bracelets-montres.
À Genève, une Patek Philippe s’est récemment vendue 520 000 euros (Antiquorium, 12 oct. 2003). Même en France, cette marque affole les collectionneurs. À Lille, les enchères sont montées à 405 000 euros pour un chronographe en or (SVV Mercier & Cie, 17 déc. 2003). Ce qui n’empêche pas des achats modestes pour d’autres modèles à moins de 1 000 euros.
Le bracelet-montre a pris son envol avec... les premiers avions. À la demande de Santos-Dumont, le premier pilote à s’être maintenu en l’air plus de vingt secondes, le bijoutier Louis Cartier a conçu une montre attachée au poignet par un bracelet de cuir qui permettait à l’aviateur de voir l’heure sans lâcher son manche à balai. À vrai dire, selon l’expert international Jean-Claude Sabrier, l’invention de la montre-bracelet à remontoir revient à Louis Breguet (1880-1955). Après la Première Guerre mondiale où les soldats portaient des montres de poignet, c’est à partir de 1920 que l’usage s’en est largement répandu.
Reconnues comme objet d’art, les montres à mouvement mécanique sont entrées dans le monde des enchères dans les années 1980, en réaction contre l’invasion des montres à quartz. Avant tout utilitaires, les montres de poignet ont également un rôle ostentatoire. « Montre-moi ta montre, je te dirai qui tu es. »
Le port d’une imposante Patek Philippe marque une belle réussite sociale. La Blancpain est à l’évidence le signe d’une ascension professionnelle. La Rolex Daytona, qui se voit de loin, annonce un jeune cadre dynamique. L’élégance classique des Breguet implique une culture horlogère distinguée. Les « Reverso », les montres de plongée ou autres chronos sophistiqués conviennent aux sportifs. Ces monstres sacrés peuvent valoir de 5 000 à 50 000 euros. Les rééditions, même à tirages limités, valent 30 % de moins. Chez les dames collectionneuses, la tendance est aux montres-bijoux en platine ou en or gris, de 1 000 à 5 000 euros.
Des montres de qualité parmi les marques traditionnelles, telles que Jaeger-LeCoultre, Longines, Omega, assurent des achats intéressants de 700 à 3 000 euros, avec tendance à la hausse. Pour toutes catégories, les critères de choix sont la beauté des formes, la rareté des modèles, le parfait état de fonctionnement mécanique, avec une plus-value pour les systèmes à complications.
Les ventes de bracelets-montres reprendront fin janvier à l’hôtel Drouot. Une vente est annoncée pour le 23 janvier chez Gros & Delettrez. D’autres ventes sont prévues les 11 et 18 février.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°184 du 9 janvier 2004, avec le titre suivant : Montre-moi ta montre