Le marché est sorti de sa sinistrose à New York lors des ventes d’art impressionniste et moderne entre le 4 et le 6 novembre. Plusieurs artistes ont battu leurs records.
NEW YORK - Une longue année de ventes au profil bas s’est achevée début novembre lors des grandes sessions de ventes d’art impressionniste et moderne chez Sotheby’s et Christie’s. Les sœurs ennemies n’ont eu aucun mal à trouver des acheteurs pour leurs meilleurs lots. Les deux soirées de ventes ont totalisé 242 millions de dollars (210,35 millions d’euros), soit deux fois plus que les 125 millions des dernières vacations de mai. Entre le 4 et le 6 novembre, avec les ventes de journées, l’art impressionniste et moderne a rapporté 283 millions de dollars.
Ces ventes ont donné le coup d’envoi à deux semaines de vacations de prestige et restent les principaux indicateurs de tendance du marché. Ces bons résultats indiqueraient ainsi une amélioration du marché des beaux-arts qui, selon la société Art Sales Index, a enregistré une baisse de 10 % l’an dernier (du 31 juillet 2002 au 1er août 2003).
À quoi peut-on attribuer le succès de ces ventes ? Les spécialistes des deux maisons et divers acteurs du marché ont cité la qualité de l’offre, notant au passage l’empressement des vendeurs à céder leurs biens, contrairement au printemps dernier lors de la guerre en Irak. Enfin, de nombreux vendeurs japonais ont su profiter de la faiblesse du dollar. Après la seconde vacation, le 5 novembre chez Sotheby’s, le marchand James Roundell remarquait : « Cette vente confirme les résultats d’hier soir chez Christie’s : le marché reste solide pour les œuvres de qualité, avec l’accent mis sur les pièces de connaisseurs, comme ce dessin de Picasso – un fusain de la collection Bill Blass (1932). C’est un marché centré autour des œuvres ; il y a de bonnes pièces à acheter et de l’argent pour les payer. » La seule surprise est venue d’un portrait de Tamara de Lempicka qui a été ravalé. Issu de la collection du magnat du textile Wolfgang Joop, il n’a trouvé aucun acheteur pour une estimation forte, de 2 à 3 millions de dollars. De même, les Nymphéas de Claude Monet, de retour du Japon, ont difficilement atteint leur estimation basse à 10,4 millions de dollars.
Pas moins de 6 collectionneurs privés américains ont été parmi les acheteurs des 10 lots les plus importants de la vente de Sotheby’s. De nouveaux records ont été établis pour Klimt, Jawlensky, Metzinger et Georg Scholz – artiste méconnu de la Nouvelle Objectivité – chez Sotheby’s, et pour Modigliani, Léger et Moore chez Christie’s.
CHRISTIE’S
Malgré l’infidélité des couleurs criardes avec lesquelles étaient reproduites les œuvres du catalogue de Christie’s, les lots les plus importants ont tous trouvé preneurs. Une impressionnante brochette de 35 employés répondaient au téléphone et, si l’atmosphère de la salle n’a jamais atteint des sommets de tension, les offres se sont succédé à un rythme soutenu, surtout par téléphone. Seuls 8 lots sont restés sur la touche, et la vente a totalisé 117 millions de dollars, soit tout juste la moyenne de l’estimation de prévente (de 90 à 125,2 millions de dollars). Après la vente, l’auctioneer Christopher Burge a déclaré que « ces résultats [étaient] un signe de la force du marché » et que la plupart des lots avaient été mis en vente volontairement et non pas à cause de « décès, divorces ou par désarroi ».
SOTHEBY’S
La soirée chez Sotheby’s s’est déroulée avec plus d’entrain. La vente a dépassé en résultat celle de Christie’s, avec 125 millions de dollars. 17 lots sur 57 n’ont toutefois pas réussi à trouver preneurs. Le spécialiste Charles Moffett a attribué ce succès à « un marché sélectif et bien informé », notant une « plus grande volonté » des acheteurs à intervenir sur le marché.
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Modigliani et Klimt en vedette
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°181 du 21 novembre 2003, avec le titre suivant : Modigliani et Klimt en vedette