Thierry Erhmann, le propriétaire d’Artprice.com – le plus grand fournisseur de données du marché de l’art sur Internet –, a acheté les droits du Mireur, l’ancêtre des index de ventes d’art, et vient de le rééditer. L’ouvrage original en sept volumes relève la cote, en français, des tableaux, dessins, gravures, pastels, etc., vendus aux enchères en Europe aux XVIIIe et XIXe siècles.
LONDRES (de notre correspondante) - Le Mireur a été établi en 1903 par le docteur Hippolyte Mireur, médecin militaire dont les intérêts variés comptaient aussi bien le traitement de la syphilis, la prostitution, les classiques de la littérature (il en a traduit beaucoup), la musique et l’art (en 1900, il a vendu sa collection de tableaux à Drouot afin de rassembler les quelque 108 000 francs français nécessaires à la production du Mireur). Aujourd’hui, cette édition originale est rare et les chercheurs doivent généralement consulter l’ouvrage en bibliothèque. Sa réédition est un événement de poids, au moins au sens propre puisque l’ouvrage pèse près de 11 kilos. Il a été considérablement retravaillé par l’équipe de Thierry Erhmann, qui a passé deux ans à vérifier les informations, à corriger les noms que le Dr Mireur avait francisés et à éliminer les doublons. Chaque entrée donne le nom de l’artiste, la date de la vente, le nom du vendeur (ce qui est unique), le prix de l’œuvre et les dimensions et, parfois, une description très succincte (les 76 pages consacrées à Rembrandt, par exemple, portent l’indication “autres portraits” vendus à La Haye en 1742 respectivement pour 2 et 160 francs). La Promenade de Renoir, aujourd’hui à la National Gallery, a été vendue par un certain M. Gouspy en 1898 pour 1 050 francs. Un barème est fourni avec les livres, permettant de convertir la somme citée au cours de la monnaie actuelle, même s’il ne débute qu’en 1901. Avec cette indication, on peut donc calculer que La Promenade a été vendue pour 21,3 millions de francs actuels (3,247 M e). Une bonne affaire. Les informations que le Dr Mireur a rassemblées avec tant d’amour sont nécessairement incomplètes, et elles ne peuvent constituer qu’un élément partiel de recherche. La cote la plus complète a été produite par le Getty Institute, mais elle ne couvre que dix ans (1801-1810) en deux volumes. “Il est utile d’avoir le Mireur, mais ce n’est pas indispensable”, estime Pascal Zuber, spécialiste des peintures de maîtres anciens chez Christie’s à Paris. Cet ouvrage coûte 745 euros et peut être consulté sur Internet sur le site Artprice.com (accès payant).
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« Mireur », donne-moi la cote
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°147 du 19 avril 2002, avec le titre suivant : « Mireur », donne-moi la cote