Me Tajan, de Dreyfus à Stradivarius

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 30 janvier 1998 - 363 mots

Drouot commence l’année en musique, avec une vente d’instruments – dont deux Stradivarius – dirigée par Jacques Tajan. Par ailleurs, Pierre Bergé a acquis la collection iconographique liée à Émile Zola et l’Affaire Dreyfus que le commissaire-priseur a dispersée cent ans après la publication du J’accuse.

PARIS. Le 3 février, avec le concours d’Étien­ne Vatelot, Me Jac­­ques Tajan dispersera à Drouot 115 instruments de musique : violons, altos, violoncelles et archets. Parmi eux, deux Stradivarius. L’un, dénommé “Le Marien”, date de 1714, la grande époque du luthier, et est estimé 4 à 5 millions de francs ; l’autre, de 1698, pourrait atteindre 3,5 à 4 millions. Un violon de Jean-Baptiste Guadagnini de 1745 est estimé 1,5 million de francs, un Nicolo Amati de 1645 un million.
Trois jours plus tard, le commissaire-priseur, assisté de l’expert Aymeric de Villelume, mettra aux enchères des étoffes anciennes provenant notamment de la collection Barroux, d’un château en Auvergne et des ateliers de tapisserie de La Marche. Une tenture de lin écru, brodée de feuillages et fleurs des Indes en laine polychrome (estimation 20-30 000 francs), des portières de mosquée (6-8 000 francs), 5,80 mètres d’un velours ciselé époque Renaissance (15-20 000 francs)… l’aventure de la Route de la Soie ou de la Compagnie des Indes resurgira au cours de cette vacation.

Dreyfus rejoint Zola
Pierre Bergé a acquis pour 175 000 francs la collection iconographique liée à Émile Zola et l’Affaire Dreyfus, dispersée le 13 janvier. Celle-ci avait été estimée entre 60 et 80 000 francs. La collection “ira à la maison d’Émile Zola, à Médan (Yvelines), que je suis en train d’acquérir. Pour moi, il était important que cette collection reste en France dans un lieu symbolique”, a déclaré le président d’Yves Saint Laurent Couture à l’issue de la vente. Rassemblé pendant une quinzaine d’années par un collectionneur francilien, cet ensemble est riche de quelque six cents dessins de presse, caricatures ou cartes postales de Caran d’Ache, Forain, Gill, Hermann-Paul, Léandre, Moloch, Vallotton, Willette. Nombre d’illustrations sont issues de journaux français ou étrangers, comme L’Illus­tration, Le Siècle, Le Petit Journal, Life, Punch, Weekblad voor Nederland… Tous ces souvenirs sont répertoriés dans onze dossiers en demi-chagrin rouge.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°53 du 30 janvier 1998, avec le titre suivant : Me Tajan, de Dreyfus à Stradivarius

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