La galerie Malingue accueille jusqu’au 18 juillet une exposition monographique consacrée à Max Ernst. Provenant de musées, de collections particulières et de fondations du monde entier, les œuvres réunies permettent un accrochage digne des grandes institutions d’art moderne.
PARIS - Après avoir célébré Yves Tanguy l’an dernier, la galerie Daniel Malingue, à Paris, se tourne aujourd’hui vers une autre figure du surréalisme, Max Ernst (1891-1976). Le prestige international de la célèbre famille de marchands parisiens a rendu possible une réunion d’œuvres digne d’une rétrospective de musée. Les quatre-vingts pièces exposées – peintures, sculptures, collages et livres –, possèdent toutes un historique parfait. Certaines œuvres, qui ne figuraient pas aux catalogues des grandes rétrospectives monographiques de l’artiste et du mouvement surréaliste, n’ont pas été présentées au public depuis plusieurs décennies, et sont presque inédites. La grande majorité des pièces ont été prêtées par des collectionneurs, des institutions et des fondations européennes, américaines et japonaises, et ne sont, par conséquent, pas proposées à la vente. Cette “exposition de prestige” relève d’un choix des galeristes. “Ici, nous aimons tous beaucoup Max Ernst et nous tenions à montrer les meilleures œuvres possibles, explique Édouard Malingue. Bien souvent, les gens qui possèdent de telles pièces n’ont pas envie de s’en séparer !”. Embrassant l’intégralité de la carrière de l’artiste, l’exposition offre un large aperçu de l’œuvre d’Ernst, tout en respectant la dimension intime du cadre privé de la galerie. Immortalité, 1913, un portrait de famille largement inspiré de l’expressionnisme allemand, ouvre chronologiquement la présentation. Œuvre de jeunesse dont certaines composantes stylistiques apparaissent très éloignées de la production ultérieure du peintre, l’univers nocturne du tableau est imprégné cependant des accents de mystère caractérisant nombre des paysages d’Ernst. Plusieurs pièces abordent ses années dada. La plus emblématique d’entre elles, datant de 1920, a été peinte et dessinée sur un fond de motifs imprimés. La forêt, thème central de l’œuvre de l’artiste, est ici le sujet d’une dizaine de toiles. Qu’elles soient minérales en 1925, sombres et pétrifiées en 1927 ou encore fantastiques dans Swampangel en 1940, les forêts envahissent le monde onirique de Max Ernst. Aussi, des oiseaux et des astres solaires, autres thèmes de prédilection du peintre, apparaissent dans presque tous ses tableaux. Composition et Sun over the Forest (1927), Marine en rouge (1928) et A Beautiful Day (1948) semblent également procéder d’un même ensemble par l’usage récurrent de longues bandes de couleurs formant des compositions abstraites. Plusieurs collages appartenant aux illustrations de La Femme 100 têtes ou de Rêve d’une petite fille qui voulut entrer au Carmel sont présentés, ainsi que des frontispices pour des œuvres d’André Breton et de Gilbert Lévy. Dix sculptures en bronze et sept microbes, des tableaux miniatures au nom évocateur, complètent cet accrochage.
Jusqu’au 18 juillet, galerie Daniel Malingue, 26 avenue Matignon, 75008 Paris, tél. 01 42 66 60 33, du mardi au vendredi 10h30-12h30 et 14h30-18h30, les lundis et samedis 14h30-18h30. Catalogue édité par la galerie Malingue, 184 p., prix conseillé: entre 20 et 30 euros, au profit de l’association NRB contre le cancer.
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Max Ernst comme chez lui
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°173 du 13 juin 2003, avec le titre suivant : Max Ernst comme chez lui