La vente de la collection de Aldecoa n’a pas rencontré le succès escompté.
PARIS - La vente de cent tableaux anciens des XVIIe et XVIIIe siècles de la collection Guy et Christiane de Aldecoa – tous dans un bel état de conservation et bien encadrés – n’a pas rencontré le succès le 15 octobre à Drouot. Sous le marteau d’Éric Beaussant, dans une salle plutôt éteinte, un tiers des lots a trouvé preneurs. Le résultat a atteint péniblement un tiers de la valeur escomptée. La faute à la crise ? Il est vrai que les bourses avaient accusé ce jour-là une forte baisse qui n’était pas de nature à rassurer les amateurs de toiles anciennes qui sont souvent des petits porteurs. Pourtant, dans les salles 5 et 6 avoisinantes, les gens se battaient sans retenue pour des tableaux, meubles et objets d’art issus de diverses successions et collections, proposés par la SVV Couteau-Bégarie : deux cent cinquante lots ont changé de main pour 1,7 million d’euros, pour une vingtaine d’invendus seulement.
La peinture ancienne est-elle au goût du jour ? « Il n’y a plus de marché pour les œuvres moyennes à moins de 30 000 euros », répondent plusieurs spécialistes du domaine. Les ventes de tableaux entrant dans cette fourchette de prix, organisées par les différentes maisons de ventes publiques en France comme à l’étranger, peinent à attirer les collectionneurs. Elles obtiennent difficilement 50 % de réussite. Sans compter que les deux tiers des lots de la collection de Aldecoa faisaient partie du répertoire religieux, toujours plus difficile à vendre. Pour le Portrait de Sixte Quint, huile sur toile de la fin du XVIe siècle de Filippo Bellini, les enchères sont tout de même montées au double de l’estimation basse à 60 765 euros, avant d’être préempté par le Musée national du château de Pau. Ecce Homo entouré d’anges portant les instruments de La Passion sur fond d’or de Pierre Mignard, huile sur toile du XVIIe marouflée sur panneau, et Saint Sébastien, œuvre de l’entourage de Carlo Saraceni, tous les deux conservés dans leur cadre d’origine, ont été enlevés respectivement pour 23 700 et 26 740 euros.
Guy et Christiane de Aldecoa, un ancien marchand et une historienne de l’art, voulaient se séparer d’un ensemble de plus de trois cents œuvres accumulées sur cinquante années de passion pour la peinture ancienne. Trop attachés à leurs « enfants », ils ont maladroitement commencé par céder la partie la moins importante de leur collection. Alors qu’on les attendait sur des découvertes majeures qui auraient entraîné tout le reste.
L’enchère la plus haute est revenue à L’Enlèvement des filles de Leucippe, huile sur toile de Claude Deruet, adjugée 63 200 euros. Mais l’intérêt était plus palpable pour la Tête de turc de Nicolas-Guy Brenet. Estimée 20 000 euros et vendue à un amateur français pour 36 460 euros, la peinture incarnait le goût français pour l’exotisme au XVIIIe siècle. Elle était le bijou de la vente.
- Résultats : 480 530 euros
- Nombre de lots vendus/invendus : 35/65
- Lots vendus : 35 %
- Nombre de préemptions : 1
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°290 du 31 octobre 2008, avec le titre suivant : Mauvais choix