Masque en or, La Tolita (Équateur)

50 000 à 80 000 euros, « une estimation très basse, car nous sommes dans le cadre d’une succession », précise Serge Reynes, expert de la vente.

La culture Tumaco se caractérise par la qualité de son orfèvrerie, en particulier les masques en or. D’après l’archéologue Paul Bergsoe, ces œuvres n’étaient pas réalisées par des artisans spécialisés, mais relevaient d’une production quasi familiale, mêlant diverses techniques. Ici, la pièce a été réalisée en or découpé, martelé, assemblé par la technique de la soudure à chaud et agrafé.

Le masque ci-contre représente le visage d’un chamane, chef magicien, surmonté d’une couronne. Les yeux amovibles recouvrent d’autres yeux représentés en relief. Ce double regard exprime le don de clairvoyance du chamane ainsi que la dualité entre la vie et la mort, le jour et la nuit, le monde des vivants et celui des esprits. Deux masques de ce type existent dans le monde, l’autre étant conservé au Musée de Bogota, en Colombie.

Cette œuvre d’époque précolombienne provient de l’île de La Tolita située dans le nord de la province d’Esmeraldas et est à rattacher à la culture Tumaco (500 av.-500 apr. J.-C.). L’île de La Tolita était un centre artisanal, cérémoniel et commercial de premier ordre. Des objets originaires de cette région ont été retrouvés jusqu’au Pérou. Collecté dans les années 1945-1949, il appartenait à Alvaro Guillot-Munoz, haut fonctionnaire d’État qui a occupé un poste en Amérique latine entre 1935 et 1949. Nommé à Paris en 1950, il rapporte toute sa collection, dont ce masque, acquis par son actuel propriétaire le 4 décembre 2007 chez Gaïa pour 400 000 euros.