Le Salon de Mars s’est déroulé du 27 mars au 1er avril à l’Espace Eiffel-Branly dans un climat frileux : 68 marchands seulement – contre 94 l’an dernier –, mais le même chiffre de 60 000 visiteurs, selon les organisateurs, avec une faible proportion d’étrangers, peu d’objets exceptionnels, mais quelques affaires malgré tout.
PARIS - En repli, à l’image du marché de l’art parisien, et réunissant peu de galeries d’envergure internationale – seuls Daniel Templon et Nohra Haime de New York, parmi les grands de l’art contemporain, lui sont fidèles cette année–, le Salon de Mars 1996 accueillait pourtant un groupe de jeunes marchands. Nouveau venu, Tadeusz Koralewski consacrait un one man show à l’artiste allemand Axel Cassel, avec une trentaine de figures en bronze et en bois, dont plusieurs ont trouvé preneur, dans une gamme de prix de 15 000 à 120 000 francs.
Pascal Polar, de Bruxelles, exposait, entre autres, de très jolies œuvres de Cassamayor et Max Neumann, mais il n’a eu que peu d’acheteurs. Fort déçu, il déclarait : "C’est trop tranquille. Paris perd sa place sur le marché de l’art". Le Parisien Pierre Brullé, lui, ne s’est séparé d’aucun dessin d’Hélion ni d’aucune toile de François Marie Anthonioz, Kenneth Wahl et Ricardo Cavallo. Son voisin, Bernard Bouche, a cependant vendu un tableau d’Eugène Leroy, quatre petit formats de Pierre Tal Coat peints sur des boîtes à cigares entre 1970 et 1980 – à des prix allant de 25 000 à 35 000 francs – et un seul dessin de Marquet sur une vingtaine.
Nohra Haime ravie
À en juger par les nombreux points rouges apposés sur son stand, Rémy Bucciali, de Colmar, "venu chercher à Paris un autre public" pour ses estampes de Merz, Quesniaux, Shiraishi et Waydelich, avait bien travaillé. Même si la plupart des ventes concernaient des pièces à moins de 2 000 francs.
Pour avoir cédé, entre 10 000 et 75 000 dollars, sept sculptures de l’artiste grecque Sophia Vari, dont les œuvres n’avaient pas été vues à Paris depuis cinq ans, Nohra Haime se félicitait pour sa part de sa présence au Salon. La galerie Perpitch, spécialiste de la haute époque et autre nouvelle venue, a trouvé acquéreur pour six pièces à des prix allant de 150 000 à 200 000 francs. En revanche, son voisin Philippe Perrin n’a pu vendre que quelques petits objets sur son stand de mobilier XVIIIe siècle.
L’art primitif a par contre confimé sa percée au Salon. Seuls quatre marchands y participaient, mais leur présence s’est révélée payante. Bernard Dulon, qui partageait un stand avec le marchand d’art moderne Ippolito Simonis, constatait de la part des visiteurs "un intérêt plus vif que l’année dernière". "Les antiquaires ont moins bien vendu que d’habitude, mais il y a une reprise de confiance dans le domaine de l’art contemporain" déclarait Florence Benhaïm, co-fondateur, avec Daniel Gervis, du Salon de Mars. "La clientèle de Paris est très réduite, et nous avons beaucoup de mal à faire venir les collectionneurs étrangers. De plus, nous subissons la concurrence de tous les petits salons."
Le concept originel, mélangeant les époques et les genres, fait l’unanimité ? Le Salon est appréciée par le public parisien ? Daniel Templon – qui est satisfait de ses ventes souligne son utilité pour le marché ? Les organisateurs ont fait des efforts certains pour sa promotion. Que reste-t-il à faire pour qu’il s’établisse vraiment ?
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Mars : temps de saison
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°25 du 1 mai 1996, avec le titre suivant : Mars : temps de saison