PARIS
Marion Papillon est la présidente du Comité professionnel des galeries d’art (CPGA) et directrice de la Galerie Papillon.
Avant tout comme la continuité de ce qui a été fait pendant près de trois mandats par Georges-Philippe Vallois. Les sujets à traiter sont nombreux et il n’est pas question de les abandonner. J’ai été la vice-présidente de CPGA pendant cinq ans, j’ai donc accompagné de nombreux dossiers tels que les seuils d’exportation, la définition d’une œuvre d’art ou l’harmonisation entre les galeries et les maisons de ventes. Un autre sujet qui me tient à cœur, et sur lequel Georges-Philippe Vallois a beaucoup travaillé, est la scène française.
En quoi la scène française est-elle un sujet pour les galeries ?
Nous constatons que nous n’arrivons toujours pas à vraiment impulser l’exportation de la scène française à l’étranger, ni même à améliorer la visibilité des artistes français, y compris en France. Pourtant, le pays coche toutes les cases : Paris possède un nombre important de galeries, des institutions publiques et privées… Certes, des initiatives existent : nous avions initié avec la Direction générale de la création artistique du ministère de la Culture une aide que les galeries peuvent solliciter pour soutenir l’exposition d’un de leurs artistes français dans une galerie étrangère. Cette aide est aujourd’hui gérée par le Centre national des arts plastiques (Cnap) mais elle est encore insuffisamment sollicitée, témoignant de la difficulté des galeries françaises à impulser ce type de projet. D’autres aides de soutien aux galeries sont apportées par le Cnap, en étroite collaboration avec le comité : avance remboursable, aide à la première exposition ou au premier catalogue, ou encore l’aide aux foires qui avait été abandonnée par l’Institut français.
Mais cela n’est pas suffisant. Je suis surprise, par exemple, de savoir que seuls deux artistes français, Christian Boltanski et Annette Messager, sont exposés au Centre Pompidou à Shanghai. Le seul interlocuteur connu aujourd’hui pour faire reconnaître la scène française à l’étranger est l’Institut français, or ce dernier ne répond pas à nos attentes, en termes de mise en relation notamment. Une étape manque, il nous faut la créer.
Quels seront les prochains sujets du CPGA ?
En dehors des sujets techniques et fiscaux, nous avons un travail à effectuer pour toucher les personnes au-delà de notre milieu. Les galeries sont les premiers partenaires des artistes ; ce sont des lieux gratuits, ouverts 5 jours sur 7 et dotés d’une programmation qualitative. Nous devons toucher un public plus large, aussi bien des politiques que le grand public. Demandez à des passants comment ils définissent une galerie : je suis sûre que c’est un métier encore mal compris… Cela doit changer. Personne ne remet en cause le fait d’aller dans une salle de concert ou au théâtre, alors qu’on ne pense pas à aller dans une galerie pour découvrir les arts visuels, comprendre l’histoire de l’art ou la création. L’image reflétée par les galeries est encore loin de la réalité de notre métier. Nous avons encore de la pédagogie à faire.
C’est le nombre de galeries adhérentes au CPGA.
Membres du bureau du cpga
Benoît Sapiro (Le Minotaure) et Isabelle Alfonsi (Marcelle Alix) sont désormais vice-présidents et Philippe Charpentier (Mor Charpentier) est trésorier.
« Défendre les galeries, c’est défendre la scène française : 70 % de ses artistes sont représentés par notre comité. » Georges-Philippe Vallois, président du CPGA de 2011 à 2019, Le Journal des Arts, 7 février 2018.
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Marion Papillon : « L’image reflétée par les galeries est encore loin de la réalité »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°731 du 1 février 2020, avec le titre suivant : Marion Papillon : L’image reflétée par les galeries est encore loin de la réalité