Une exceptionnelle et rare robe de l’impératrice Joséphine, en satin blanc avec traîne, est l’un des joyaux de la vente consacrée à l’Empire, le 4 décembre à Fontainebleau chez Jean-Pierre Osenat.
Cette robe du soir brodée de perles, à décolleté carré, manches courtes bouffantes et taille Empire, présente un décor de hautes quilles alternées, de feuilles dressées et de navettes. La robe aurait été confiée au brodeur officiel de la cour impériale pour des restaurations et jamais reprise, ce qui explique sa présence dans les archives de la maison Picot-Brocard, anciennement « Picot ». Fondée en 1775, la maison Picot était le fournisseur attitré de Bonaparte, Premier Consul, puis de l’Empereur et de l’Impératrice. « Le grand manteau du sacre, les habits de cour, le trône des Tuileries ou celui de Fontainebleau, ainsi que tous les drapeaux des armées napoléoniennes ont été dessinés et brodés chez Picot », indique Jean-Christophe Chataignier, responsable de la vente.
La plus-value de la provenance
Très collectionnés, les vêtements du Ier Empire se vendent aux enchères. Ils sont d’autant plus prisés qu’ils ont appartenu à des personnages importants. Les habits civils, comme cette robe, sont beaucoup plus rares que les tenues militaires. Pas vraiment civile ni complètement militaire, la cape de cérémonie de pair de France ayant appartenu au comte de Bourmont (1823) a été présentée par la maison de ventes bellifontaine le 17 novembre 2002, et préemptée par le musée parisien des Invalides pour 30 665 euros. Friands de cette période de l’histoire de France, les musées américains viennent souvent gonfler les prix en ventes publiques. Ainsi, un habit de grand uniforme ayant appartenu au maréchal Davout, duc d’Auerstaedt et prince d’Eckmühl, en drap bleu brodé de feuilles de chêne en filé d’or au passé avec des paillettes, datant d’après le décret du 29 messidor an XII (18 juillet 1804), s’est envolé à 297 740 euros, le 18 novembre 2009 à Drouot (SVV Thierry de Maigret). Côté civil, une robe de cour avec deux traînes, brodées par la maison Picot, est partie à 33 700 euros, le 14 novembre 2007 à Drouot (SVV Binoche et Giquello). Elle aurait été exécutée pour la comtesse de Boigne à l’occasion du sacre de l’Empereur. La robe de Joséphine est estimée 60 000 euros au minimum. Selon Jean-Christophe Chataignier, « son appartenance à l’Impératrice lui donne indiscutablement une plus-value ». Cette pièce pourrait être un morceau de choix dans les collections d’une institution spécialisée dans l’époque impériale ou le costume. Le Metropolitan Museum of Art de New York qui l’avait exposée en 1989-1990 lors d’une exposition intitulée « Age of Napoleon : Costume from Revolution to Empire, 1789-1815 », pourrait l’acquérir.
Confection : maison Picot, fondée en 1775, brodeur de l’empereur Napoléon Ier, de l’Enfant de France, du Roi et du garde-meuble
Époque : Ier Empire
Technique : Broderie de perles argentées, navettes, perles rondes et facettées cabochons et petites perles de verre, agrémentées de lamé d’argent et de paillettes d’argent sur satin blanc et tulle de soie.
Provenance : Collection de la maison Picot-Brocard
Expert : Jean-Claude Dey
Estimation : 60 000 à 80 000 euros
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Maison PICOT : « Robe de l’Impératrice »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°357 du 18 novembre 2011, avec le titre suivant : Maison PICOT : « Robe de l’Impératrice »