Tefaf Maastricht persiste et signe pour sa vingt-cinquième édition, qui se déroulera du 18 au 26 mars. Au fil des ans, la manifestation, qui a su fidéliser quelques-uns des meilleurs marchands, séduire les plus grands collectionneurs et conservateurs de musées, est devenue la première foire mondiale. Quel autre salon peut se targuer d’attirer 65 000 visiteurs en huit jours dans une petite ville excentrée ?
MAASTRICHT - La bourse explose, les start-up fleurissent, les profits des sociétés issues des secteurs de la communication et de l’informatique progressent, les prévisions de croissance de l’économie mondiale pour l’année 2000 sont révisées à la hausse. Ce climat euphorique ne peut que sourire aux quelque 200 marchands internationaux qui seront réunis pour huit jours dans la petite cité batave des bords de la Meuse. L’occasion de fêter les vingt-cinq d’une foire héritière de Pictura. Créé en 1975, ce salon ne regroupait que des marchands de tableaux quand il a fusionné, en 1985, avec Antiquairs International, donnant naissance à Tefaf Maastricht (The European Fine Art Fair) en 1988. Un parcours sans faute pour un salon qui est parvenu à se hisser au premier rang mondial des foires d’antiquaires.
Année après année, la section tableaux dessins et gravures est restée l’une des principales du salon. Elle accueillera 63 marchands, dont quelques-uns des meilleurs spécialistes des maîtres hollandais et flamands, tel le New-Yorkais Otto Naumann qui montrera une œuvre importante de Frans Hals, Portrait d’un gentilhomme debout de trois-quarts, vêtu d’un costume noir. Artémis Fine Art présentera une scène mythologique de Rembrandt unissant Jupiter et Antiope. Les maîtres anciens français et italiens ne seront pas pour autant négligés. Hervé Aaron a sélectionné un grand tableau de Michel Bouillon, Fleurs et fruits sur fond d’architecture (1660). “Cette composition a été influencée par des artistes flamands, comme Jan David de Heem et Frans Snyders”, souligne Laure Pouzol, de la galerie Didier Aaron. On remarquera aussi une Coupe de pêches et de noisettes à l’aquarelle sur vélin de Giovanna Garzoni, proche des œuvres qu’elle a exécutées dans les années 1640 pour le grand-duc de Toscane, Ferdinand de Médicis.
Le XXe siècle progresse
Le XXe siècle, qui prend plus de poids au fil des éditons – environ trente exposants, cinq de plus que l’an passé –, offre l’occasion d’un voyage à travers l’art moderne. La galerie Gmurzynska, de Cologne, exposera une huile de Fernand Léger, Peinture murale (1927), qui reflète l’influence de Le Corbusier ; Landau Fine Art, une gouache de Miró de 1938 ; la galerie berlinoise Brusberg un dessin de Picasso, Nu couché à l’oiseau.
Les antiquités et objets d’art constituent la section la plus importante et la plus éclectique – meubles classiques, Art déco, art primitif, art d’Extrême-Orient – avec 87 exposants. Adriano Ribolzi a choisi une commode bibliothèque d’époque Louis XV par Jacques Dubois, reçu maître en 1742. Plaquée de bois de violette, elle présente des côtés bombés en serpentins, un plateau en marbre brèche d’Alep et des portes grillagées. Zen Oriental Art Gallery exposera, elle, une poterie non vernissée de la dynastie Tang représentant un chameau couché sur le flanc, la patte gauche enserrée dans la bouche d’un cheval.
- TEFAF MAASTRICHT, 18-26 mars, Maastricht Exhibition Art Congress Center, tél. 31 73 61 451 65, du lundi au vendredi 11h-20h, samedi et dimanche 11h-19h.
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Maastricht, 25 ans déjà
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°101 du 17 mars 2000, avec le titre suivant : Maastricht, 25 ans déjà