Lucian Freud à Bergame

Le Journal des Arts

Le 1 mai 1995 - 469 mots

À Turin, la galerie Persano prolonge jusqu’à fin mai l’exposition consacrée à Per Barclay, jeune artiste à mi-chemin entre le néo-minimalisme et l’art d’environnement. Les espaces de la galerie accueillent ses installations, en forme de tentes canadiennes, autour d’une serre baignée d’eau.

Rien de nouveau ce mois-ci à Milan, mais Arialdo Ceribelli inaugure une galerie à Bergame et présente une sélection de gravures de Lucian Freud, jusqu’au 29 mai. La production graphique très limitée de cet artiste – son catalogue compte à peine quarante-neuf numéros – est illustrée par vingt-deux épreuves, toutes de la période 1981-1994. Manquent en revanche les rares eaux-fortes de l’immédiat après-guerre, ces quelques années durant lesquelles Freud s’est intéressé à la gravure avant de se consacrer entièrement à la peinture. À l’occasion de l’exposition, Craig Hartley a publié un catalogue raisonné complet des eaux-fortes de Freud.

La galerie bolognaise Forni Scultura e Tendenze, via Lenzi, consacre une grande exposition à l’un des sculpteurs italiens les plus suggestifs de sa génération, Fausto Melotti. Trente sculptures, cinq bas-reliefs et une sélection de dix œuvres sur carton, réalisées entre 1944 et 1984, donnent une excellente clef de lecture pour l’œuvre de Melotti. Ses œuvres sont généralement réalisées à l’aide de matériaux peu onéreux (fils de fer, briques, plâtre, étoffes), mais l’artiste ne dédaigne pas, de temps à autre, à utiliser l’argent et l’or.

Les sculptures de Melotti se signalent par un sens particulier de l’équilibre, à la fois harmonieux et précaire, où l’espace et le temps se définissent par analogie avec un contrepoint musical. Musique et poésie sont d’ailleurs les principales références de ses œuvres, les “pauses” spatiales étant assimilées à des intervalles rythmiques (jusqu’au 15 juin).

À Rome, la galerie Nella Vespi­gnani, via del Babuino, consacre une exposition à Guttuso, Ziveri et Pirandello durant tout le mois de mai. Chaque artiste est représenté par une dizaine de toiles, datées de 1938 à 1943, qui traduisent trois façons différentes d’aborder le “réalisme”. La peinture de Guttuso peut être déchiffrée comme bannière et flambeau de la lutte politique ; celle de Ziveri regarde le passé, en particulier les grands maîtres du XVIIe siècle, et y ajoute les humeurs et les fureurs de l’actualité ; celle de Pirandello se révolte contre le classicisme du XIXe siècle par une peinture “concrète”, faite de protagonistes à la dérive, de chair et de sang.

À Naples enfin, Alfonso Artiaco, via Mameli, 9 (Pouzzoles) prolonge tout le mois de mai la troisième exposition qu’il consacre à l’Anglais Alan Charlton. Dans sa tentative d’annulation radicale de l’expressivité, ce peintre n’utilise que le gris comme couleur. Le gris ne représente pas un pôle chromatique (début/fin), comme le blanc ou le noir, mais un point d’équilibre idéal. Comme de coutume, les installations de Charlton sont étroitement liées à la morphologie des lieux d’exposition où elles se déploient.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°14 du 1 mai 1995, avec le titre suivant : Lucian Freud à Bergame

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