Depuis son inauguration il y a trois ans, la semaine d’Art asiatique de Londres va de succès en succès. Du 9 au 17 novembre, se dérouleront ventes, expositions et conférences. 52 participants animent cette nouvelle édition.
Londres (de notre correspondante) - Répartie essentiellement dans trois zones – St James’s, Bond Street et Kensington Church Street –, la manifestation occupe également l’extrême nord de la ville, jusqu’à Belsize Park et l’extrême sud, dans le quartier de Battersea. C’est à bras ouverts que Londres accueille le continent asiatique. Si les porcelaines impériales les plus remarquables se vendent surtout à Hongkong, Anthony Carter propose quand même des perles rares provenant de la collection Chase Gillmore, en dépôt depuis les années soixante-dix à l’Institut d’Art de Chicago. On compte ainsi quelque dix pièces, datant principalement des XVe et XVIe siècles, dont les plus somptueuses sont une boîte avec une couverte wucai exécutée pour l’empereur Wanli et une grande coupe à raisin bleue et blanche de la période Yongle. Alarmé par le nombre de faux jades qui circulent actuellement sur le marché, et pour fêter le 70e anniversaire de son enseigne, Marchant consacre une exposition aux objets de jade, dont certains sont empruntés à des collectionneurs privés. Cette édition, bien fournie en mobilier chinois classique, en propose une sélection opérée par Eskenazi, Grace Wu Bruce, Nicholas Grindley et Christopher Cooke : l’une des pièces les plus remarquables est un portant pour vêtements du XVIIe siècle qui comporte l’un des premiers supports pour bottes. L’art nippon est représenté par des Inro et des laques provenant de la collection Jacques Carré, et celui du Sud-Est asiatique gagne en ampleur avec les objets sculptés : on remarque un couple enlacé provenant du nord-est de l’Inde, ainsi qu’une stèle du Xe siècle figurant Shiva reposant contre le taureau Nandi. Alexander Gotz, pour sa part, présente une collection de céramiques pré-Indus, pièces très rares en Occident, y compris dans les collections de musées. Ces pots, fabriqués entre 5 000 et 1 800 avant J.-C., contemporains de la grande civilisation mésopotamienne, sont décorés de formes géométriques traditionnelles et de dessins figuratifs, rose flamboyant et turquoise. Le textile est l’une des plus grandes richesses du patrimoine asiatique et les pièces sont nombreuses, des plus rares aux plus récentes, davantage décoratives, mais aussi plus accessibles. Joss Graham expose Phulkari et Bagh : jardins brodés du Punjab : 1850-1951. Contrairement aux broderies moghol, ces jardins ne sont pas réalistes, mais relèvent de l’imagination. Ces tissus qui servaient de couvre-chefs pour les grandes cérémonies, rappellent les “jalis” à claire-voie, ou écrans, de l’architecture moghol. Jacqueline Simcox s’est démarquée avec des textiles rares provenant de Chine, du Tibet et de l’Asie centrale et remontant aux Ier et IIe siècles avant J.-C., traversant ainsi les périodes Yuan, Ming et Qing. La semaine d’Art asiatique recèle également des œuvres contemporaines. Ainsi, l’Asia Contemporary Art, agent britannique de Han Art, vient d’ouvrir une galerie sur Lambs Conduit Street et offre des bois gravés de Zhao Yannian.
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Londres fête le continent asiatique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°114 du 3 novembre 2000, avec le titre suivant : Londres fête le continent asiatique