LONDRES / ROYAUME-UNI
Le tableau de Banksy mis à part, dont Sotheby’s n’avait pas prévu l’autodestruction, les résultats sont en phase avec ce que les trois maisons espéraient.
Londres. Le 5 octobre, lors de la vente d’art contemporain de Sotheby’s Londres, l’image a fait le tour du monde : une œuvre de Banksy, Girl with Balloon, s’est autodétruite à peine le marteau tombé. Malgré ce coup d’éclat – non prévu par l’auctioneer –, le total des ventes du jour et du soir est conforme aux estimations, comme pour les deux autres opérateurs qui organisaient également des vacations dans cette catégorie : 35,9 millions d’euros chez Phillips, 93,9 millions d’euros chez Sotheby’s et, tout en haut du podium, Christie’s, qui réalise un chiffre d’affaires de 166,9 millions d’euros, soit plus que ses deux concurrentes réunies. Ce résultat élevé est dû au changement de calendrier de la société anglaise, qui mise sur les ventes d’octobre, profitant ainsi de l’afflux de collectionneurs venant pour la foire Frieze London, aux dépens des grandes ventes de juin. Ses adjudications ont dépassé la barre des dix millions de livres sterling (11,4 M€) à deux reprises. Les enchères millionnaires ont déclenché les applaudissements d’un public ultra-select, car, à la différence de Paris, il faut être invité pour pouvoir assister à la vente.
Chez Sotheby’s, le public a aussi applaudi Jenny Saville, qui entre dans l’histoire du marché comme l’artiste femme vivante la plus chère pour son œuvre Propped, adjugée 10,8 millions d’euros (estimée entre 3,3 et 4,4 M€), disputée par huit enchérisseurs. Soulignant encore une fois l’écart faramineux entre hommes et femmes : le record pour un artiste masculin est détenu par Jeff Koons et son Balloon Dog (Orange) (50,6 M€).
Des artistes britanniques très présents
Hormis l’autoportrait nu de Jenny Saville, les lots ont été adjugés à des prix relativement proches de leur estimation, à l’instar des deux grandes toiles de Peter Doig : Buffalo Station I et Buffalo Station II, toutes deux estimées entre 6,8 et 9,1 millions d’euros, et adjugées respectivement 8,5 millions d’euros et 5,1 millions d’euros, ou Concetto Spaziale, Attese, de Lucio Fontana, estimée entre 2,2 millions d’euros et 3,4 millions d’euros et adjugée 3,2 millions d’euros. Idem chez Christie’s avec des résultats conformes aux attentes, notamment pour Figure in Movement de Francis Bacon (22,4 M€) ou Untitled de Keith Haring (4,4 M€). Certaines œuvres estimées au-delà du million de livres (soit 1,1 M€) n’ont cependant pas trouvé preneur, à l’exemple de Cracked Egg (Blue) de Jeff Koons, estimée 17,1 M€, ou les toiles de Georg Baselitz et de Rudolf Stingel (estimée 2,2 M€). Les artistes britanniques étaient très présents : sur les 56 lots proposés lors de la vente du soir, 21 avaient pour auteur un artiste britannique (dont sept pour Francis Bacon).
Chez Phillips, auctioneer plus modeste à l’offre plus contemporaine que ses concurrents, cinq œuvres ont franchi la barre du million de livres, à l’instar de Perch and Twirl de Joan Mitchell (3,5 M€) ou d’Untitled (P271) de Christopher Wool (2,8 M€). Phillips et Christie’s lançaient leurs premières ventes de céramiques modernes et contemporaines, avec des prix relativement élevés pour un médium longtemps considéré comme relevant de l’artisanat. Les deux maisons présentaient des grands noms, depuis ceux dont les céramiques passent régulièrement à l’encan, comme Picasso, Grayson Perry ou Hans Coper, jusqu’à des artistes moins reconnus pour cette technique tels Gauguin ou Julian Schnabel.
Toutes les estimations sont indiquées hors frais acheteur tandis que les résultats sont indiqués frais compris.
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A Londres, des enchères d’art contemporain proches des attentes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°509 du 19 octobre 2018, avec le titre suivant : A Londres, des enchères d’art contemporain proches des attentes