4 300 000 F
Préemptées par le Musée d’Écouen, vingt plaques d’émaux de Limoges sont dues au plus grand émailleur du Limousin, Léonard Limosin (vers 1505-1576), qui a signé chacune d’entre elles de ses initiales, « LL ». Cet artiste nommé « émailleur et peintre ordinaire du Roi » par Henri II a consacré l’essentiel de son œuvre à la création de plaques en émail aux sujets religieux, mythologiques ou profanes. Destinées à orner l’autel d’une église, ces plaques représentent des sibylles, des prophètes et des saints. Elles ont été offertes à l’église d’un couvent vénitien en 1650, où elles sont restées jusqu’en 1810, puis ont été revendues, avant d’entrer dans les collections Rothschild en 1875. Me Raymond de Nicolay, qui les présentait, les avait estimées autour de 100 000 F chacune : « Une plaque de Limosin ornée d’un portrait ou d’une scène se négocie autour de 1 MF. Ces plaques ne constituent ni un sujet, ni des portraits puisque ce sont des personnages imaginaires. Ce qui est rare, c’est l’ensemble de vingt. Le fait de connaître sa provenance depuis 1650 a sans doute aussi
compté dans son prix. »
Étude Couturier-Nicolay, Drouot-Richelieu, 29 mars.
8 300 000 F
Le Reniement de saint Pierre, un tableau de l’école française du XVIIe siècle, resté dans la même famille depuis le XVIIIe, a été attribué à l’entourage des frères Le Nain, qui exécutèrent ensemble de nombreuses commandes. D’après les spécialistes, cette toile pourrait provenir de la collection de Mazarin, où figurait un tableau au sujet et aux dimensions presque semblables (1 cm de différence). Me Leroy, qui l’a mise en vente dans son hôtel de Nancy, a procédé le plus simplement du monde : « La beauté et la qualité de cette œuvre m’ont frappé dès que je l’ai vue. J’ai prévenu quelques conservateurs, et j’ai décidé de la présenter, sans expert et sans prix de réserve. Mes vendeurs me faisaient entièrement confiance, et je suis persuadé qu’un bel objet obtient toujours son prix. C’est exactement ce qui s’est passé. »
Étude Leroy, Nancy, 19 mars.
454 000 SFr
L’estimation a été multipliée par quatre pour une mandoline miniature équipée d’un automate musical, établissant un prix record pour ce type d’objet. Fabriqué en Suisse vers 1810, ce petit instrument en or rehaussé d’émail et de perles découvre un funambule qui danse sur un air de musique. Adjugée à Genève lors d’une vente de la maison suisse Antiquorum, elle était présentée par l’expert Jean-Claude Sabrier : « Toutes ces pièces extraordinaires étaient faites à Genève pour le marché asiatique. Les Chinois étaient friands de mécanismes de toutes sortes, horloges, montres, automates, boîtes à musique. Celle-ci a bénéficié d’une bataille entre un musée suisse et un collectionneur, qui l’a finalement emportée. »
355 000 F
La table Flaque d’eau a obtenu l’une des plus hautes enchères de la vente consacrée au décorateur Jean Royère (L’Œil n°510). Jean-Marcel Camard, qui l’avait expertisée 200 000 F, la considère comme « une pièce exceptionnelle, massive, harmonieuse, imposante avec son plateau de presque deux mètres de long. Elle appartient à la veine ludique de Jean Royère, et relève d’un jeu créatif, où, sur la base d’une inspiration naturaliste, Royère nomme ses créations d’après leur forme : nuages, lianes, ours polaire, flaque d’eau. Ce genre reste le plus apprécié dans l’œuvre de ce décorateur ».
Étude Millon-Robert, Drouot-Montaigne, 10 mars.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°516 du 1 mai 2000, avec le titre suivant : l‘œil de l‘expert