La vente des ouvrages de la bibliothèque du commandant Paul-Louis Weiller, le 30 novembre à Drouot, a connu un franc succès en réalisant un produit de 21 millions de francs.
PARIS. 91 % des lots ont été vendus et 21 232 600 francs de produit total enregistrés, alors que Me Éric Buffetaud en attendait 11,5 millions. “Les prix ont été très soutenus dans l’ensemble. Aucune pièce n’était interdite de sortie, et les trois quarts des plus beaux livres ont été achetés par des étrangers, anglais et allemands pour la plupart”, commente le commissaire-priseur. Les Heures de Jacques et Jeanne Cauchon à l’usage de Reims a été acquis 4 millions de francs – soit deux fois l’estimation – par un Britannique, tandis qu’un Allemand emportait à 3 millions de francs un manuscrit sur vélin, les Heures de Guy de Laval, illustré de 31 miniatures du “maître des Heures de Guise”. Deux autres manuscrits, les Heures de la Vierge à l’usage de Paris, en latin et français, et les Heures à l’usage de Rome, en latin, sont montés respectivement à 1,7 et 1,5 million de francs. “Hormis les livres royaux qu’on ne trouve plus que dans les bibliothèques, les livres d’Heures que l’on voit passer de temps en temps sur le marché dépassent rarement 500 000 francs. Ceux de Paul-Louis Weiller étaient d’une grande qualité et dans un état de fraîcheur exceptionnel”, souligne Me Buffetaud. La seconde partie de la vente, qui regroupait les manuscrits autographes et les livres modernes, n’a pas non plus démérité. Une édition originale et complète en 13 volumes de À la Recherche du Temps perdu de Proust, datant de 1919-1927, s’est envolée à 1,3 million de francs – deux fois l’estimation haute : “La reliure de Paul Bonet est remarquable mais le prix atteint est fou”. Un exemplaire du Lélia de George Sand, avec des dédicaces de l’auteur à Alfred de Musset, s’est vendu 680 000 francs, et Le Livre Blanc de Jean Cocteau, un rare manuscrit autographe dans lequel il confesse son homosexualité, a été adjugé 600 000 francs. “Le prix du Cocteau nous a surpris. Quant au Lélia, son état était moyen. Il manquait des feuillets, arrachés par Musset. Le livre était précieux par sa dédicace”, précise Me Buffetaud. Enfin, un manuscrit de la Mazurka Op. 6 n° 3 en mi majeur signé Frédéric Chopin s’est vendu 410 000 francs.
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Livres d’étrennes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°73 du 18 décembre 1998, avec le titre suivant : Livres d’étrennes