Chaque « pièce » qu’il y installe, chambre à coucher, salle de bains, atelier, est une métaphore de son caractère ou d’une expérience vécue. Mais tout cela est subliminal et intégré dans le process et ne s’impose pas au spectateur. Manders a acquis sa notoriété avec ses grandes figures en bronze, imitant l’argile craquelée, aux traits androgynes lointainement inspirés de la statuaire grecque. Ses figures sont souvent incomplètes ; soit il leur manque une jambe, des bras, soit elles sont inachevées. Certaines parties sont brutes, à peine malaxées, ou retenues par des planches, comme pour évoquer un temps figé. De même, ses installations font penser à un décor abandonné et livré à lui-même. Tous les éléments qui le composent, le mobilier comme les objets, ont été façonnés par l’artiste qui travaille seul dans l’ancienne filature où il a installé son atelier à Renaix.
Au dernier étage, on entre dans ce qui se présente comme son atelier : des espaces séparés par des bâches plastique, des sculptures inachevées sur leur socle, des objets trouvés éparpillés sur le sol, un bureau encombré de papiers, photos et objets divers, et une curieuse vitrine avec un chat noir coupé en deux. Chacun de ces éléments a été soigneusement fabriqué par l’artiste pour paraître plus véridique que nature. Pour nous laisser avec son absence.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
L’intérieur en faux-semblants de Mark Manders
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°643 du 15 novembre 2024, avec le titre suivant : L’intérieur en faux-semblants de Mark Manders