La bourse a son Cac 40 ou son Dow Jones. Le marché de l’art a désormais son indice JdA Art 100. En collaboration avec l’institut londonien Art Market Research, nous allons publier chaque mois la variation de cet indicateur, synthèse d’évolutions sectorielles, élaboré à partir des résultats communiqués par 400 organisateurs de ventes aux enchères dans le monde. L’indice calculé début avril démontre que dans le mouvement de reprise générale du marché des deux dernières années, les évolutions à très court terme restent encore hésitantes et les situations contrastées selon les spécialités.
PARIS - À force de parler de crise, on avait tendance à se convaincre que la dépression des années 1991-1996 avait ramené le marché très loin en arrière. En fait, le JdA Art 100 sur plus de vingt ans, de 1975 à 1998, montre qu’au plus bas, en 1995, avec un indice à 4654, le niveau des prix atteints en ventes publiques n’était guère inférieur à celui de 1987 (4690), lui-même obtenu après plusieurs années de hausse continue. Cette analyse peut être légèrement nuancée car l’indice est établi en francs courants. Il n’empêche qu’elle reflète les fondamentaux. L’indice manifeste également pour les deux dernières années une croissance vive mais régulière et sans dérive spéculative, comme en 1990 et 1991. Globalement, pour 1998, l’indice s’établit à 7703 – base 1000 en 1975 –, ce qui le situe au dessus de 1988 (6880), première année de forte spéculation, mais encore très en dessous des excès de 1989 (12116).
Des opérateurs plus prudents
Si le retour à la croissance se fait de façon plus saine, l’évolution récente des indices mensuels montre des opérateurs plus prudents, de sorte qu’après un maximum en novembre 1998 (7780), les prix sont en légère décrue pour les quatre derniers mois, pour finir en mars 1999 à 7622.
Dans le détail des spécialités, les évolutions sont plus diversifiées. Ainsi, la peinture française du XIXe siècle, à l’indice 5933 en 1998, a dépassé son niveau de 1988 (5293) mais reste loin des pics spéculatifs, alors que les maîtres anciens sont revenus en 1998 (indice 7554) au niveau des prix de 1989 (7735), ce qu’explique à la fois la vive progression de leur marché depuis 1996 et la moindre spéculation des années 1989-1990. La peinture contemporaine reflète l’évolution générale de l’indice, avec la particularité d’être toujours restée largement au-dessus des niveaux de 1988. La spéculation de 1989 a peut-être eu pour effet de “connecter” les marchés contemporains nationaux aux cours internationaux, haussant ses planchers de façon permanente. Sur les derniers mois, les peintures XIXe siècle et contemporaine poursuivent leur hausse, alors que les tableaux anciens, comme les impressionnistes et la peinture moderne européenne, subissent une légère décrue. Globalement, l’impression est plutôt à un certain attentisme. Pause technique ?
Pour connaître la méthodologie précise retenue pour élaborer le JdA Art 100, on se reportera au hors série de L’Œil, Le marché de l’art 1999 (99 F).
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
L’indice JdA Art 100
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°81 du 16 avril 1999, avec le titre suivant : L’indice JdA Art 100