L’International Fine Art Fair, portée par une économie américaine euphorique, a enregistré, du 8 au 12 mai, un bon volume d’affaires. Les marchands français, très nombreux à New York cette année, ont brillé par la qualité des œuvres présentées.
NEW YORK. La bonne santé de Wall Street, et de l’économie américaine dans son ensemble, sourit décidément au marché de l’art. Le 12 mai, veille de la clôture de l’International Fine Art Fair, le Dow Jones avait progressé de 70,25 points à la fermeture de la place new-yorkaise, frôlant son record historique de 9 192,6 points. Le lendemain, dernier jour de la foire, les ventes ont connu un véritable boom qui a profité à la plupart des 67 marchands présents. Dans les dernières heures, Daniel Malingue a vendu un tableau de Pissarro, La route de Louveciennes, à un collectionneur suisse pour l’équivalent de 11,4 millions de francs, alors que le Bruxellois Patrick Derom négociait Les phases de la lune (1941) de Delvaux à 13,2 millions de francs. Les œuvres XIXe et XXe siècle, et particulièrement les impressionnistes, semblent avoir été les premières bénéficiaires de ce climat porteur. Les marchands anglais Neffe-Degandt et américain Jill Newhouse, qui partageaient un stand, ont réalisé une douzaine de ventes, dont une aquarelle de Dufy, un pastel de Vuillard et un dessin de Delacroix. La galerie Schmit a vendu un Fantin-Latour, Vase de roses (1875), pour 6 millions de francs ; Hopkins-Thomas, un pastel de Monet, Charing Cross Bridge aux alentours de 4,4 millions de francs, et Daniel Malingue, une huile de Jean Hélion, l’Homme au parapluie (1943), autour de 2,1 millions de francs. Les tableaux anciens ont également bien tiré leur épingle du jeu. Bob Haboldt a ainsi trouvé preneur pour une œuvre du peintre néerlandais Philips Wouwermans (1619-1668), Cavaliers dans un camp militaire, à 1,6 million de francs, tandis qu’un David Teniers l’Ancien, Saint Jérôme dans le désert, était acheté, toujours chez Haboldt, autour de 750 000 francs. Les pluies torrentielles qui se sont déversées sur New York pendant une grande partie de la manifestation ne sont pas parvenues à contrarier ce climat économique propice aux affaires.
Picasso et Matisse
“C’est le meilleur endroit au monde pour le marché de l’art. Ici se trouve la plus grande concentration de richesse”, insiste François Laurenceau. Même enthousiasme de la part d’Anisabelle Berès, qui exposait des tableaux de Bonnard, Marquet et Vuillard, ainsi que des dessins de Picasso et de Matisse : “C’est une foire importante, incontournable pour les grands marchands”. Plus mesuré, Emmanuel Moatti précise “qu’il n’y a pas à New York une ambiance électrique comme celle que l’on peut connaître à Maastricht, avec des moments d’excitation intense. La foire n’attire pas énormément de monde, les allées sont plutôt vides, mais on y réalise de bonnes ventes. J’ai bien travaillé cette année, particulièrement pour les œuvres du XIXe siècle.” Même réaction chez Jean-François Baroni, qui insiste également sur la séduction croissante qu’exerce le XIXe sur les acheteurs américains.
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L’Ifart a le sourire
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°61 du 22 mai 1998, avec le titre suivant : L’Ifart a le sourire