La maison de ventes aux enchères de la villa Grisebach, lors des ventes des 27 et 28 mai a prouvé une nouvelle fois sa place prééminente dans le domaine de l’Expressionnisme allemand, si on tient compte de l’essoufflement du marché new-yorkais dans ce domaine.
BERLIN - Un Nu de 1914 par Schmidt-Rottluff, récemment arrivé sur le marché, et une toile peinte des deux côtés par Max Pechstein ont battu des records mondiaux lors de la trente-septième vente de la villa Grisebach.
Le nu anguleux, d’un orange lumineux, vient de la collection d’Alfred Hess, dispersée à Erfurt dans les années 1930. Cette toile, redécouverte depuis peu, a déclenché des surenchères acharnées entre le musée d’Erfurt et un collectionneur allemand qui a dû débourser 980 000 marks sans les frais (1 127 000 marks au total, soit 3,94 millions de francs) pour se le voir adjuger. L’œuvre séduisante de Pechstein, qui représente d’un côté une nature morte, de l’autre un paysage de 1913, a été achetée par un collectionneur de Berlin pour 880 000 marks, soit 1 012 000 marks (3,42 millions de francs) avec les frais.
L’Amaryllis par Lesser Ury est partie à 145 000 marks (507 500 francs) ; une Impression du zoo par Liebermann, à 120 000 marks (420 000 francs) ; un Bouquet par Max Slevogt à 160 000 marks (560 000 francs). Une suite de quatre aquarelles de Lionel Feininger a été emportée pour 56 000 marks (195 000 francs), tandis qu’une huile du même artiste, Architecture avec étoiles–II, partait à 190 000 marks (665 000 francs). Un marchand de New York a acheté un collage de Schwitters, Merzzeichnung, pour 133 000 marks (465 000 francs). Une composition jaune de Willi Baumeister, de 1950, achetée pour une collection privée de Dresde, a dépassé son estimation avec 100 000 marks (350 000 francs) ; une détrempe de Julius Bissier a fait 40 000 marks (140 000 francs).
Parmi les déceptions, relevons la Tzigane au jardin d’Otto Müller (dont le prix de réserve était 600 000 / 800 000 marks , soit 2,1 / 2,8 millions de francs) et la composition Violet d’Ernst Wilhelm Nays (prix de réserve 400 000 marks, soit 1,4 million de francs), qui n’ont pas été vendus. Sont également demeurés invendus un bois sculpté et peint de Heckel, Fränzi debout, mais surtout les œuvres des années cinquante et soixante (Vedova, Rainer, Marini). Parmi les enchères très remarquables, mentionnons un diptyque à l’huile d’August Macke, passé de 40 000 à 105 000 marks (140 000/367 000 francs), et une nature morte d’Emil Orlik, montée de 24 000 à 94 000 marks (84 000/330 000 de francs).
La vente n’a été animée que par les acheteurs privés, les marchands et les musées se cantonnant dans les enchères inférieures.
La vente du soir a rapporté huit millions de marks (28 millions de francs) et celle de l’après-midi suivant trois millions de marks (10,5 millions de francs). Des résultats bien meilleurs que lors des deux années précédentes.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
L'expressionnisme allemand
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°5 du 1 juillet 1994, avec le titre suivant : L'expressionnisme allemand