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L’esprit de collection au rendez-vous

Par Anne-Cécile Sanchez · Le Journal des Arts

Le 14 octobre 2020 - 486 mots

PARIS

Tandis que Private Choice déploie sa 9e édition en appartement, l’Outsider Art Fair se réfugie à Drouot, tout en proposant une version en ligne.

Paris. Petite jauge et format idéal, Private Choice, qui se tient cette année encore entre les murs cossus d’un appartement haussmannien, poursuit son histoire de collection imaginaire, mêlant art et design. Tout est à vendre dans le décor éphémère pensé par sa fondatrice, Nadia Candet, qui parvient une nouvelle fois à surprendre avec des commandes spéciales, des pièces inédites et des objets rares. L’artiste Marlène Mocquet a ainsi eu carte blanche pour occuper le grand salon. Peintures sur aluminium encadrant la cheminée, décor de table en porcelaine émaillé, « Pommes d’amour » en céramique qui semblent tomber du plafond, lampes à la façon de cages lumineuses, vase Quenouille, la tonalité de son intervention, baroque et joyeuse, évoque l’univers du conte et de la fête enfantine.

Plus sobre, le petit salon adjacent met en valeur un superbe « tapis tableau » de Marcel Zelmanovitch pour la galerie Diurne. On y découvre également une sélection de bijoux d’artistes de la galerie miniMasterpiece, comme la sculpturale bague Os de Jean-Luc Moulène.

Au fil de la déambulation, l’ambiance se fait plus épurée, autour d’éditions spéciales comme cette fontaine domestique assemblant l’éponge, le marbre et les éléments de plomberie du designer Arthur Hoffner, ou ces gravures à la géométrie abstraite de Gilles Pourtier.

Le boudoir présente quant à lui un intéressant cabinet graphique, avec des œuvres sur papier d’Hervé Priou et des dessins de Christelle Téa. En tout, ce sont quelque trois cents œuvres, meubles et objets qui composent cet intérieur.

Tout autre ambiance pour la foire de référence de l’art brut fondée à New York en 1993 et importée à Paris en 2013. L’Outsider Art Fair a renoncé à se tenir cette année passage Richelieu. Cette 8e édition prend la forme d’une exposition-vente organisée à Drouot – où des experts réunis en conférence à l’initiative de la foire avaient pris leurs quartiers dès 2017. Mais l’Outsider Art Fair fédère seulement 16 marchands et galeries, essentiellement en provenance des États-Unis, contre près de 40 exposants internationaux en 2019. Manquent à l’appel les enseignes emblématiques comme JP Ritsch-Fisch (Strasbourg), Les Yeux Fertiles (Paris), la Galerie du marché (Lausanne) ; la Cavin-Morris Gallery de New York, et Creative Growth d’Oakland (Californie) seront en revanche représentées. Ancienne conservatrice au Guggenheim Museum et au Mnam-Centre Pompidou, Alison M. Gingeras assure le commissariat de l’exposition à Drouot. Intitulée « Sexual personae », celle-ci explore la figure féminine dans les œuvres d’art brut, depuis les célèbres Vivian Girls d’Henry Darger jusqu’à la Vierge contemporaine d’Elisabetta Zangrandi.

La version en ligne rassemble quant à elle un peu moins de 40 participants, parmi lesquels des fidèles à la foire, telles que la japonaise Yukiko Koide Presents (Tokyo), qui présente les étonnantes photographies en noir et blanc de son épouse prises par Eugene Von Bruenchenhein (1910-1983, Wisconsin) au style kitsch très précurseur.

Private Choice,
du 19 au 25 octobre, 7, avenue Franklin-D.-Roosevelt, 75008 Paris, inscription préalable sur le site www.privatechoice.fr
Outsider Art Fair,
du 21 au 30 octobre, hôtel Drouot, 9, rue Drouot, 75009 Paris, www.outsiderartfair.com

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°553 du 16 octobre 2020, avec le titre suivant : L’esprit de collection au rendez-vous

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