PARIS
Avec un volume d’adjudications de 477,4 millions d’euros, les 10 premières maisons de ventes françaises enregistrent une croissance significative. Cependant, toutes n’ont pas connu le même dynamisme.
France. Les ventes aux enchères françaises se portent plutôt bien. Elles ont même augmenté, passant de 438,8 à 477,4 millions d’euros en un an. Le trio de tête affiche une croissance de 5,8 % grâce à Sotheby’s et Artcurial, tandis que les sept maisons de ventes suivantes, loin derrière en volume, marquent une progression de 17,3 % eu égard aux bons scores des OVV (opérateurs de ventes volontaires) Aguttes et Cornette de Saint Cyr.
Sotheby’s prend la première place du classement, une position qu’elle n’avait pas occupée depuis 2014. Avec un produit d’adjudications de 127 millions d’euros (frais compris mais hors TVA), elle réalise là son meilleur premier semestre depuis son ouverture en France. Sa croissance de 32 % est redevable au prix record qu’elle a obtenu pour un vase chinois en porcelaine de la famille rose réalisé sous la dynastie Qing pour l’empereur Qianlong (1735-1796), vendu le 12 juin à Paris 16,2 millions d’euros. Plus haute adjudication française pour ce semestre, elle est aussi d’un prix record pour une porcelaine en France. « Même si ce prix a joué sur le résultat, nous aurions tout de même atteint 110 millions de produit de vente sans lui, un chiffre donc au-delà des 96 millions de l’an passé », a tenu à préciser Mario Tavella, P.-D.G. de Sotheby’s France. Par ailleurs, la maison de ventes a réalisé un prix record pour une vente d’art contemporain en France, en récoltant 45,5 millions d’euros. « Ce résultat a été rendu possible grâce au travail des équipes qui ont su choisir les œuvres et bien les estimer, montrant une compréhension totale de ce que veut le marché aujourd’hui », a expliqué le président.
Artcurial arrive en 2e position, damant le pion à Christie’s. Elle totalise 118 millions d’euros, enregistrant une progression de 27 % par rapport à l’an passé alors même qu’elle a dû faire face au retrait in extremis, dans sa vente Rétromobile, de la Ferrari 275 P, victorieuse aux 24 Heures du Mans de 1964 (est. 25 à 35 M€). « Cette augmentation résulte de la polyvalence des bons résultats dans chacun des départements, et pas seulement d’un coup d’éclat sur un lot à 30 millions ou d’une spécialité qui aurait “surperformé” », a commenté François Tajan, président délégué d’Artcurial. Au cours des six premiers mois de l’année, la maison a réalisé ses plus importantes ventes – depuis sa création – en tableaux anciens et du XIXe siècle (6 M€), mais aussi en art moderne et contemporain, avec 30 millions d’euros engrangés (contre 13 M€ en 2017). Le semestre a été couronné le 4 juin par la vente de Raccommodeuses de filets dans les dunes (1882), de Van Gogh, tableau adjugé 7 millions d’euros, alors qu’il était estimé 3 à 5 millions d’euros. « Cela démontre que l’on peut nous confier un objet rare et bien le vendre, et pas seulement à la réserve. »
Christie’s, première l’an passé, descend sur la 3e marche du podium avec un volume de ventes de 99,7 millions d’euros, dénotant une baisse de 27 %. Pour ce premier semestre, la maison de François Pinault n’a pas su attirer à elle de grandes collections comme ce fut le cas l’année dernière avec la collection Hubert de Givenchy (32,7 M€) ou encore Boni de Castellane et Anna Gould (14,2 M€). Toutefois une œuvre de Nicolas de Staël, Fleurs (1952), estimée 3,5 à 5,5 millions d’euros, a été adjugée bien au-delà, à 8,2 millions d’euros.
En 4e position, Aguttes effectue une importante remontée, gagnant 4 places, avec un total de 30 millions d’euros engrangés, soit la plus forte croissance du semestre (+79,6 %). « Ces résultats reflètent avant tout la capacité de notre maison à s’engager sur des dossiers ambitieux grâce à sa stabilité financière », a commenté l’opérateur. Ce score est notamment dû à la vente d’un squelette de dinosaure pour 2 millions d’euros, mais surtout à la première session de dispersion des collections « Aristophil » coordonnée par quatre maisons, session au cours de laquelle 12,8 millions d’euros ont été récoltés par Aguttes. C’est d’ailleurs au cours de l’une de ces ventes qu’a été enregistrée la plus haute enchère du semestre à Drouot, un livre d’Heures tourangeau attribué à Jean Poyer (actif 1490-1520) adjugé 4,3 millions d’euros.
Viennent ensuite dans le classement l’OVV Millon (23,4 M€), en hausse de 15 % ; Tajan à la 6e place stagne (19,5 M€), Cornette de Saint Cyr remonte de 3 places (7e) avec un volume de ventes (17,5 M€) en augmentation de 45,8 % grâce à de beaux coups de marteaux – entre autres pour une gourde chinoise en porcelaine émaillée imitant le bronze, dynastie Qing, XIXe siècle, adjugée 629 000 €.
Piasa, à la 8e place, baisse de 10 % (15,3 M€), tandis qu’Osenat (13,7 M€) et Binoche et Giquello (13 M€) conservent leurs places de l’an passé avec un même produit de ventes.Quant à l’hôtel Drouot, il enregistre une légère baisse de 3,7 % avec un produit d’adjudications de 195,3 millions d’euros (202,7 en 2017). En cause, moins de ventes cette année, soit 576 contre 659 l’an dernier.
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Le CA des opérateurs de ventes volontaires a augmenté de 9 %
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°505 du 6 juillet 2018, avec le titre suivant : Les ventes des opérateurs ont augmenté de près de 9 %