Loin des résultats de l’an passé, les vacations printanières dispersaient aussi moins de lots. Mais elles ont tout de même récolté quinze enchères millionnaires. Les records concernent surtout des artistes européens.
Paris. Alors que les chiffres de New York battent des records, à Paris les ventes cumulées des trois grandes maisons, Sotheby’s, Christie’s et Artcurial, atteignent 78,7 millions d’euros, soit moins que le Rabbit de Jeff Koons adjugé 91 millions de dollars (80,40 M€) chez Christie’s New York en mai dernier. Cette saison s’avère également nettement moins pétillante qu’en 2018, avec des lots moins prestigieux.
À l’instar de l’an passé, Sotheby’s est en tête des ventes d’art contemporain. Cette année, malgré un taux de lots vendus élevé (95 %), elle totalise 25,8 millions d’euros pour sa vente du soir, soit dix millions de moins que l’an passé (37,8 M€). La maison passait à l’encan 37 lots, contre 42 en 2018. Christie’s, de son côté, totalise 17,9 millions d’euros, contre 25,3 millions d’euros l’an dernier. La vacation comprenait, elle aussi, moins d’œuvres (32 œuvres contre 47 en 2018) et affiche un taux de ventes dans les normes (81 %).
Enfin, Artcurial, qui avait regroupé l’an dernier sa vente d’art contemporain avec celle d’art moderne, a cette année de nouveau séparé les deux événements. La maison française, qui a vu un tiers des lots de sa vente du soir invendus, réalise 14,3 millions d’euros, soit tout de même beaucoup plus qu’en 2017 (4,3 millions d’euros). Notons que cette dernière remporte l’enchère la plus haute de la saison 2019 en art contemporain avec une huile sur toile de 1988 du Chinois Chu Teh-Chun partie pour 5,1 millions d’euros.
Huit enchères millionnaires chez Sotheby’s, cinq chez Christie’s et deux chez Artcurial ont animé les ventes. Soit quinze enchères millionnaires contre dix-sept l’an dernier. Et des records loin des chiffres de 2018, lorsqu’une œuvre de Kazuo Shiraga s’envolait sous le marteau de Sotheby’s pour 8,7 millions d’euros et une toile de Nicolas de Stäel pour 8,2 millions d’euros chez Christie’s.
Si à Londres et à New York, les stars (aux prix bien plus vertigineux) sont américaines ou anglo-saxonnes, à Paris les artistes des ventes du soir sont européens et majoritairement français. La vente du soir de Christie’s comptait vingt-quatre œuvres d’artistes européens dont 21 d’artistes français sur les 32 lots passés à l’encan. Idem chez Sotheby’s avec 23 œuvres d’artistes européens dont seize Français sur les 37 lots de sa vente. Parmi eux, des noms qui sont familiers des ventes : Nicolas de Staël (dont une huile sur toile s’est envolée pour 2,8 M€ chez Christie’s), ou encore Serge Poliakoff ou Germaine Richier.
Parmi les Français, la plus haute enchère revient à Jean Dubuffet pour sa toile La Chaise, (3,4 M€) chez Sotheby’s. Suivie de Pierre Soulages, dont une peinture a été vendue 2,7 millions d’euros également chez Sotheby’s. Notons que ce dernier a plus de succès à New York qu’à Paris, où l’une de ses œuvres s’est envolée pour 11 millions de dollars (9,7 M€) chez Christie’s en novembre 2018, faisant du peintre de l’outre-noir l’artiste français le plus cher vendu. Enfin, Zao Wou-Ki, était une nouvelle fois très présent avec cinq toiles chez Sotheby’s et trois toiles chez Artcurial, et des résultats solides, au-delà des attentes.
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Les ventes d’art contemporain ne font pas d’étincelles à Paris
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°526 du 21 juin 2019, avec le titre suivant : Les ventes d’art contemporain ne font pas d’étincelles À Paris