Pas moins de six vacations d’arts premiers à Paris en juin. Focus sur trois d’entre elles avec notamment des masques Léga, Fang et Dan.
Les arts africains, océaniens et précolombiens affluent dans la capitale en juin. Avec au moins une demi-douzaine de ventes aux enchères, les amateurs sont servis. Les pièces classiques de belle provenance ne manquent pas à commencer par la vacation du 8 juin en soirée à Drouot Montaigne (SVV Calmels-Cohen) incluant un reliquaire Fang du Cameroun (est. 100 000-150 000 euros) ayant appartenu à Félix Faure, ministre des Colonies (1883) et président de la République française (1895-1899) ; une massue Maori en os de baleine (est. 60 000-100 000 euros) de l’ancienne collection Hooper et un masque funéraire Teotihuacàn du Mexique de la période classique en calcaire vert pâle (est. 100 000- 120 000 euros). Sortant des sentiers battus, on verra le 6 juin à Drouot un ensemble de rares et fabuleux ivoires africains (SVV Fraysse & Associés) acheté au début du xxe siècle dont un masque Léga de grand initié Lukungu du Congo à patine rouge sombre, exposé à New York en 1935 et un éventail d’apparat Akwa des Fang du Gabon à patine blond ambré, figurant deux personnages masculin et féminin dos à dos, symbole du couple ancestral. Ils sont estimés 400 000 à 600 000 euros chacun.
Masques africains avec coiffe
« Chez les Léga, les masques, le plus souvent en bois sculptés, étaient utilisés au cours des rituels de la société initiatique “Bwami”. Lorsqu’ils étaient d’ivoire ou d’os, les masques étaient réservés aux membres du grade suprême et ne se transmettaient que par héritage ou donation, explique l’expert Christine Valluet. L’éventail Fang est exceptionnel. Réservé aux grands dignitaires, il est le seul de ce type qui soit parvenu jusqu’à nous. » Le même jour à Paris, la prestigieuse collection Paolo Morigi dispersée chez Sotheby’s offre notamment aux amateurs une quinzaine de parures de masques africains ayant gardé leur coiffe et leur identité. « Le désintérêt des collecteurs sur le terrain et le goût des collectionneurs ont généralement conduit à ne conserver du masque que sa face sculptée. S’inscrivant à l’encontre de cette tendance, Paolo Morigi a privilégié le masque dans son entité la
plus complète possible – collecter le masque avec sa coiffe et ses attributs d’origine », indiquent les experts Marguerite de Sabran et Patrick Caput. Un masque féminin Dan/Mano du Liberia, coiffé d’une longue bande en tissu conique rouge cousue de coquillages cauris terminée par une spectaculaire touffe de plumes de 93 centimètres (est. 12 000 euros) a ainsi pu être identifié comme masque de divertissement porté lors de mascarades de l’association féminine Sandé. Un conseil : ruez-vous sur les merveilleux ouvrages documentés que sont les catalogues !
- Drouot Richelieu, 6 juin, PARIS, 9 rue Drouot, IXe, SVV Fraysse & Associés, tél. 01 53 45 92 10, www.fraysse.net - Sotheby’s, 6 juin, PARIS, 76 rue du Faubourg Saint-Honoré, VIIIe, tél. 01 53 05 53 05, www.sothebys.com - Drouot Montaigne, 8 juin, PARIS, 15 avenue Montaigne, VIIIe, SVV Calmels-Cohen, tél. 01 47 70 38 89, www.calmelscohen.com
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Les SVV s’emballent pour les arts premiers
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°570 du 1 juin 2005, avec le titre suivant : Les SVV s’emballent pour les arts premiers