Antiquaires, galeristes, dirigeants de maisons de ventes..., notre sélection des acteurs qui ont fait bouger le marché de l’art.
2004 a été une année difficile, du moins en France. Défiant la léthargie ambiante, dix personnalités françaises et deux belges ont pourtant transformé une cuvée insipide en vrai millésime. Plusieurs d’entre elles ont parié sur des déménagements ambitieux. Ainsi, le galeriste Emmanuel Perrotin, installé depuis peu dans un superbe espace de 700 m2 rue de Turenne à Paris, ou les antiquaires Alexis et Nicolas Kugel qui ont migré vers la rive gauche dans un fastueux hôtel particulier décoré par François-Joseph Graf. La volonté de rabattre leurs activités dans un grand espace parisien a aussi motivé la house sale vençoise des galeristes Pierre et Marianne Nahon. En installant le salon du dessin dans les murs de la Bourse, Hervé Aaron a permis à cet événement pointu de trouver une domiciliation plus centrale et spacieuse.
Certains ont d’ailleurs acquis leur aura en prenant les rênes de foires en difficulté. À la barre artistique de la Foire internationale d’art contemporain (FIAC), l’ancienne galeriste Jennifer Flay avait un objectif : empêcher sa descente aux enfers. Elle a donné une première impulsion en initiant de nouveaux secteurs et en faisant la part belle à l’art très contemporain. La foire a aussi rallié la Galerie Malingue, qui a par ailleurs brillé en 2004 avec l’exposition « Matta 1936-1944 ». Sous la férule de Christian Deydier, irascible mais très actif président du syndicat national des antiquaires, la Biennale a retrouvé un peu de rose aux joues, du moins sur le plan de la décoration, même si les réjouissances comptables furent plus modestes. Aussi fougueux et non moins colérique que son homologue français, le président du syndicat des antiquaires belges, Jan de Maere, a relooké la Foire des antiquaires de Belgique. Il en a conduit le déménagement dans le site Tour & Taxis, tout en instaurant une commission d’expertise digne de ce nom. Et comme l’avenir des marchands passe par les foires, l’antiquaire belge Georges de Jonckheere s’est mis en tête de lancer des micro-salons de prestige à Bruxelles. Une initiative qui lui permet aussi de rentabiliser l’hôtel particulier abritant sa société de ventes Servarts.
Côté ventes publiques, le regard se porte sur deux nouveaux venus de la scène française. Fraîche émoulue dans le sérail des dirigeants de maisons de ventes, Rodica Seward, propriétaire américaine de Tajan, a encore beaucoup à apprendre, mais pas mal à offrir aussi. Hyperactive, cette femme d’affaires ne cache pas son ambition de faire de la première maison française un acteur fort dans le domaine du XXe siècle. Président de Sotheby’s France, Philipp de Württemberg a déjà fait ses armes en Allemagne avant de succéder à Laure de Beauvau-Craon. S’il conserve une certaine raideur militaire mâtinée de timidité, la progression du chiffre d’affaires parisien de la firme semble le rendre plus décontracté.
Hors concours, la société française Carrefour s’est enfin distinguée par son mécénat. En achetant pour 11,33 millions d’euros la collection de dessins de Juan de Bestegui pour la remettre à l’État français, la société prouve que l’avenir des collections publiques, mais aussi d’une certaine façon du marché de l’art, passe par le mécénat des entreprises.
Hervé Aaron, président de la Société du dessin
On le pense prudent, voire pusillanime. Son caractère est pourtant plus trempé que sa voix traînante ne le laisse supposer. Président de la Société du dessin, l’antiquaire Hervé Aaron a négocié l’an dernier l’installation du Salon du dessin au palais Brongniart, alias la Bourse. L’antiquaire a conclu avec l’opérateur du site une concession valable jusqu’en 2009, avec l’assurance d’éviter tout parasitage par un événement concurrent. En décembre 2003, son antenne new-yorkaise a aussi négocié la vente au Musée Getty de Los Angeles du Portrait d’Alfonso d’Avalos, tableau du Titien appartenant au groupe Axa. D’après le quotidien britannique The Telegraph, le montant de la transaction s’élèverait à 70 millions de dollars, ce qui laisse rêveur sur le montant de la commission ! De quoi mettre du beurre dans les épinards d’une année 2004 meilleure en termes de chiffre d’affaires que la précédente. Hervé Aaron a aussi flairé le virage de goût de ses clients en se concentrant sur les tableaux, qui représentent 50 % de son activité contre 20 à 30 % voilà dix ans. Prospectif, il a enfin ouvert le 30 novembre une galerie à Londres avec le marchand américain Richard Feigen pour attirer la clientèle russe. « On veut essayer de capter et d’éduquer le marché russe, qui est difficile et où l’on a du mal à communiquer », remarque Hervé Aaron. Et d’ajouter : « Je reste ouvert à toutes les possibilités d’évolution. »
La société Carrefour, mécène
Qui aurait cru qu’en 2004 le plus gros acheteur d’œuvres d’art en France serait...une entreprise ? Et pourtant ! La société Carrefour a acquis en octobre un ensemble de 130 dessins italiens de la Renaissance et du premier âge baroque pour 11,33 millions d’euros. Une belle opération de mécénat car l’ensemble a été remis à l’État selon les dispositifs fiscaux de la loi du 4 janvier 2002 relative aux musées de France. À l’origine, ce fonds issu de la collection Juan de Bestegui devait être dispersé chez Sotheby’s Londres et New York en trois vacations, de janvier 2004 à janvier 2005. Deux dessins avaient alors été classés « trésors nationaux » tandis que le reste avait le statut d’« œuvres d’intérêt patrimonial » (OIP). « La Direction des Musées de France nous a appelés en catastrophe et nous avons pris notre décision en quelques heures, rappelle Philippe Rabit, porte-parole de la société. Notre président Daniel Bernard a un intérêt personnel pour la culture. Dans notre société, nous sommes aussi sensibles à l’accès aux biens culturels par un très grand nombre. Nous voulions que ces œuvres irriguent les musées de province et qu’elles soient présentées à l’étranger. » La collection Bestegui tournera au Musée des beaux-arts de Pékin en février, puis à la Villa Médicis à Rome en mai, rotations que la société Carrefour a financées à hauteur de 300 000 euros. Partenaire des Journées du patrimoine depuis cinq ans, la société a aussi injecté 1,1 million d’euros pour Lille 2004, capitale européenne de la culture. Le mécénat en France cesserait-il d’être un vœu pieux ?
Jennifer Flay, directrice artistique de la FIAC
Une ancienne galeriste, qui a fermé boutique en juin 2003, peut-elle se reconvertir en directrice de foire ? À cette question pernicieuse, posée lors de la désignation de Jennifer Flay à la direction artistique de la FIAC, certains ont ricané. Cette Néo-Zélandaise naturalisée Française a pourtant su éviter la pente savonneuse. La tâche n’était pas simple, le passif de la foire était important et la méfiance du milieu aiguë. Sans être décoiffante, la cuvée 2004 donnait un ton positif pour l’avenir de la manifestation. « Il faut être lucide, la foire ne peut pas retrouver en un an son envergure, admet Jennifer Flay. Je m’étais donné comme but d’éviter la descente aux enfers et, si possible, d’amorcer un léger déclic pour avoir de nouvelles bases. » Épaulée par l’ancien délégué aux Arts plastiques, Martin Bethenod, promu au poste de commissaire général du salon en octobre dernier, Jennifer Flay entend battre le fer tant qu’il est chaud. Reed Expositions France ayant accepté d’ouvrir les vannes de son budget, la nouvelle équipe envisage de remodeler le design et la charte graphique de la foire. En octobre prochain, trois nouveaux secteurs verront le jour : « Nouveaux Media », remplaçant feu « Vidéo Cube », une section encore en quête de libellé, consacrée aux expositions personnelles d’une dizaine de jeunes artistes, et enfin un secteur « Multiples et Livres d’artistes ». Une nouvelle FIAC à l’horizon ?
Christian Deydier, président du Syndicat national des antiquaires
Son caractère impulsif et colérique à l’extrême lui vaut bien des inimitiés mais on reconnaît au marchand d’art d’Extrême-Orient, réélu en 2004 pour la deuxième fois président du Syndicat national des antiquaires, le mérite de faire bouger les choses dans le bon sens, à commencer par la Biennale des antiquaires. L’édition 2002 initiée par son prédécesseur avait été passablement critiquée. Le remodelage en 2004 du plus prestigieux des salons d’antiquités parisiens a été plutôt réussi grâce à l’intervention du décorateur François-Joseph Graf pour l’agencement du Carrousel. Il a aussi contribué à renouveler le casting un tantinet sclérosé du salon en favorisant l’entrée de jeunes marchands talentueux, une représentation plus large des arts du XXe siècle et le retour d’antiquaires plus classiques restés à l’écart les années précédentes. Il a également été à l’origine d’un coup d’éclat au printemps dernier à Drouot. En faisant saisir des pièces d’archéologie asiatiques à l’authenticité contestée lors de ventes publiques, il a brisé un tabou sur le problème de l’expertise et de la multiplication de vacations douteuses.
Alexis et Nicolas Kugel, antiquaires
Cinquième génération d’une richissime famille d’antiquaires originaires de Russie, qui s’installa à Paris en 1924, les frères Kugel nous avaient habitués depuis 1996 à leurs fastueuses expositions d’une qualité muséale rivalisant avec les plus beaux stands de la Biennale des antiquaires de Paris. En septembre 2004, ils ont surpris tout le monde en transférant leur galerie trentenaire du 279 de la rue Saint-Honoré dans l’hôtel Collot, un bâtiment de style palladien, situé au 25, quai Anatole-France, sur la rive gauche de la Seine, à deux pas du musée d’Orsay. Après l’avoir fait restaurer par le décorateur François-Joseph Graf et l’architecte Laurent Bourgois, qui ont su tirer profit de tous les atours du palace historique, ils y ont déployé leurs exceptionnelles collections allant du Moyen Âge jusqu’au milieu du XIXe siècle. Ces pièces disposées dans une série de salons, galerie et véranda ont été admirées par plus de 10 000 visiteurs de septembre à décembre 2004.
Daniel, Olivier et Édouard Malingue, marchands d’art
Difficile d’être les fils d’un vieux briscard du marché ! Difficile aussi pour un père de confier les rênes de sa galerie à sa descendance. Un scénario rebattu que la famille Malingue a su déjouer l’an dernier. « Le pouvoir, ça ne se donne pas, ça se prend. Pendant longtemps, il était normal que l’on travaille avec notre père, Daniel, maintenant on travaille ensemble », remarque Olivier Malingue. Pour « ne pas tomber dans une relève forcée », les deux fils, Olivier et Édouard, ont coupé le cordon ombilical en juillet 2003 pour créer leurs propres structures, l’un à Londres, l’autre à Paris. Un affranchissement qui leur a permis de revenir la tête haute en 2004. « On est sur le chemin de très bien s’entendre. Ce qui doit nous rassembler, c’est l’image de marque Malingue sur laquelle tout le monde doit travailler », relève le patriarche, à la retraite supposée depuis trois ans. Le coup d’envoi de cette nouvelle association est donné en 2004 avec l’exposition « Matta 1936-1944 », organisée par Olivier sur une idée paternelle. Un événement de qualité suffisamment « musée » pour que le Centre Pompidou daigne prêter exceptionnellement une œuvre au circuit marchand ! Après 28 ans d’absence, la Galerie Malingue a aussi participé à la 31e édition de la FIAC. Une entrée d’abord dictée par le projet paternel du Musée imaginaire des galeries d’art (MIGA), « fausse-bonne idée casse-gueule » annulée sur le tard. Leur beau stand a séduit François Pinault, qui leur a acheté un Tàpies, affiché pour 780 000 dollars. Leur accrochage leur a aussi ouvert les portes du saint des saints, la Foire de Bâle, où ils exposeront en juin prochain.
Pierre et Marianne Nahon, galeristes
Des tombereaux d’opprobre s’étaient abattus sur Pierre et Marianne Nahon en 1996 à la suite du reportage télévisé « Un marchand, des artistes et des collectionneurs ». Indifférents aux escarmouches, les directeurs de la Galerie Beaubourg ont décroché la cagnotte le 18 juillet 2004 pour leur house sale orchestrée par Sotheby’s dans leur château de Notre-Dame-des-Fleurs à Vence. Résultat : un produit de 8,7 millions d’euros et le record mondial de 411 200 euros pour la Vie en rose de Niki de Saint Phalle. La raison d’une telle vente qui ne représente que 10 à 15 % de leur collection ? « On a donné pendant trente ans ! 500 à 600 visiteurs par jour, ça ne signifie pas 500 collectionneurs. On a voulu fermer au public et continuer à faire des affaires autrement », indique Pierre Nahon. Faute de trouver un acquéreur, le couple a finalement choisi de conserver la demeure de Vence. Réaménagé depuis la vente, ce pied-à-terre provençal n’accueillera pas d’expositions, désormais dévolues à leurs espaces parisiens. Le couple est d’ailleurs en négociation pour acheter l’espace d’une ancienne galerie, rue du Temple, à un jet de pierre du Centre Pompidou. Ces locaux devraient être le cadre d’expositions éphémères, complétées par des dîners pour 200 personnes dans leur antre de 1 000 m2 dans cette même rue. Pierre Nahon a aussi commencé à coproduire des œuvres avec deux autres galeries. « Je veux être impliqué dans le marché, mais en sous-main », remarque-t-il. En revanche, le projet d’une chaîne de télévision artistique n’a finalement pas abouti.
Georges De Jonckheere, antiquaire
L’antiquaire belge, installé depuis 20 ans à Paris, spécialiste en peintures anciennes flamandes et hollandaises, s’affirme sur le marché bruxellois où il fructifie ses investissements, à commencer par the Art Home. Ce prestigieux bâtiment de 4 500 m2 sur trois niveaux au cœur du quartier du Grand Sablon, à l’origine hôtel particulier des Princes de Masmines, a été restauré en 2004. Il y a installé la première société de ventes publiques belge, Servarts Beaux-Arts, dont il est propriétaire avec son frère François. Improvisé non sans succès en novembre dernier dans cet écrin, le salon « Grands antiquaires » a réuni une bonne vingtaine de grands marchands européens et 7 000 visiteurs en quatre jours. Un deuxième opus, « Antiquaires du XXe siècle », programmé début mars 2005, au moment même de la foire de Maastricht convoque une sélection de professionnels spécialisés dans le mobilier, la photographie et la peinture du XXe siècle, une niche qu’exploite peu la Tefaf. Enfin, un troisième salon, en juin 2005, dévolu aux arts premiers, à l’art précolombien, à l’art asiatique et à l’archéologie confrontés à quelques galeries d’art moderne, viendra se greffer sur la 15e édition de Bruneaf.
Jan de Maere, président de la Chambre des antiquaires de Belgique
Jan de Maere s’impose depuis 2002 comme président de la Chambre royale des antiquaires de Belgique et président de la Foire des antiquaires de Belgique, laquelle vient de se faire une cure de jouvence pour son cinquantenaire. Pour ce faire, le marchand belge a opéré des changements de taille depuis deux ans. Avec le déménagement de la foire sur le gigantesque site Tour & Taxis en 2004, la plus vieille foire européenne est devenue plus sexy : les espaces d’exposition ont triplé permettant l’accueil de deux fois plus d’exposants venus de toute l’Europe. Mais son entreprise la plus musclée a sans doute été la réforme de la commission d’expertise des objets, désormais indépendante car menée par des spécialistes non-exposants, par exemple des conservateurs de musées. En dénonçant l’ancien système qui, selon lui, favorisait les « copinages », il ne s’est pas fait que des amis. Enfin, la tenue du rendez-vous à une date plus avancée du calendrier, en janvier au lieu de février, correspond à une volonté de se démarquer davantage de la célèbre foire de Maastricht.
Philipp de Württemberg, président-directeur général de Sotheby’s France et Managing Director de Sotheby’s Allemagne
Il a repris le flambeau de Laure de Beauvau-Craon à la tête de Sotheby’s France le 1er janvier 2004. Et c’est sous le signe d’une reconquête de parts de marché en France que s’inscrit l’arrivée dans les bureaux parisiens de l’ancien directeur de Sotheby’s Allemagne. Bien que toujours en net retrait en France par rapport à son concurrent historique, Christie’s, la maison de ventes a enregistré en 2004 une forte progression de 30 % de son chiffre d’affaires hexagonal. Elle a inscrit à son palmarès ses premières ventes d’art moderne et contemporain sur le territoire français : les collections Pierre Lescure, Pierre et Marianne Nahon, et Mira Jacob (cette dernière en association avec Bailly-Pommery & Voutier Associés) ont totalisé ensemble 13,5 millions d’euros. Si la dispersion Madeleine Castaing a également connu un succès retentissant, le nouveau patron de Sotheby’s France et son équipe ont eu plus de fil à retordre avec la vente Franco Cesari et la collection de mobilier Cordier aux résultats en demi-teinte. L’année 2004 a aussi vu le départ de deux chefs de départements, Jean-Baptiste de Proyat pour les livres et Florence de Botton en art contemporain, et l’arrivée de Patrick Leperlier comme conseiller international pour le département mobilier.
Emmanuel Perrotin, galeriste
Pluie d’or. Cette œuvre tout en voiles tissés de fils d’or de Jean-Michel Othoniel donne le ton de ce que fut l’année 2004 pour Emmanuel Perrotin. Le 30 septembre, le trublion des galeristes parisiens signait pour les anciens locaux de Cosmic Galerie, 700 m2 dans un hôtel particulier, rue de Turenne. Une adresse inaugurée en grande pompe le 15 janvier en présence du ministre de la Culture. Le jeune matamore a depuis revendu à sa consœur Fabienne Leclerc l’un de ses deux espaces de la rue Louise-Weiss, anciennement Galerie Jennifer Flay. Le second devrait a priori être remodelé en appartement-atelier pour ses artistes. Dans la foulée, il a acheté à l’automne dernier, pour 1,5 million de dollars, un espace de 1 400 m2 à Miami, en partenariat avec Cathy Vedovi, milliardaire canadienne et épouse du marchand Paolo Vedovi. « Miami servira à faire des expositions que je ne peux pas faire à Paris et à renforcer l’image de la galerie. Je vais aussi avoir des artistes heureux de passer trois mois à Miami. Et un artiste heureux donne des pièces », remarque avec roublardise le jeune marchand. L’entrepreneur est aussi l’une des rares enseignes françaises à produire les trois quarts des pièces qu’il présente. En 2004, Emmanuel Perrotin a ainsi financé pour 51 000 euros Now, une pièce de son artiste jackpot, Maurizio Cattelan. Cette œuvre représentant le cadavre du président John Kennedy a depuis rejoint la collection de l’Astrup Fearnley Museum à Oslo.
Rodica Seward, présidente du conseil de surveillance de Tajan
Passionnée d’art abstrait de l’après-guerre, Rodica Seward, femme d’affaires américaine d’origine roumaine, était une habituée des galeries d’art et des salles de ventes européennes et américaines avant de racheter dans la plus grande discrétion l’enseigne Tajan à LVMH fin 2003. Renonçant à son précédent poste de directeur international du développement stratégique d’une des plus grosses sociétés d’investissement américaines, Platinum Equity, elle a pris d’une main ferme les rênes de la première maison française de ventes aux enchères. La « maîtrise des coûts » et l’« équilibre financier » ont été ses mots d’ordre en 2004. Car si elle sait pertinemment que dans ce mariage d’amour avec l’art elle ne gagnera pas d’argent, elle entend bien ne pas en perdre. Avec la collection d’art surréaliste Julien Levy, ramenée des États-Unis et dispersée glorieusement à Paris en octobre 2004 pour 7,8 millions d’euros, elle a créé l’événement en attirant les marchands et les collectionneurs américains. Ambitieuse de nature, elle ne devrait pas s’arrêter là...
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°208 du 4 février 2005, avec le titre suivant : Les personnalités de l’année