Antiquaires

Les Parisiens plébiscitent Masterpiece

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 16 juin 2015 - 494 mots

Très appréciée, la foire londonienne attire d’importants marchands, notamment français

LONDRES - La jeune foire Masterpiece, créée en 2010, est toujours sur la pente ascendante. Pour sa 6e édition, qui se tient du 25 juin au 1er juillet, elle attire les plus grands noms, comme Richard Green (Londres), Sam Fogg (Londres) ou encore la galerie Didier Aaron (Paris, Londres, New York). D’ailleurs, cette année, si la foire accueille 156 participants, un chiffre équivalant à celui de l’an passé, il y a un fort renouvellement puisqu’il y a vingt nouveaux venus, dont cinq Français. Pour Nazy Vassegh, aux commandes de l’événement, « en seulement cinq ans, Masterpiece a su se hisser au rang d’une foire internationale de premier plan et nous sommes particulièrement satisfaits des exposants qui se sont joints à nous pour cette édition 2015 ».

Mais si la foire londonienne a su s’attacher de nombreux marchands internationaux, les Français, particulièrement les marchands parisiens, n’échappent pas à la règle. Onze en 2014, ils sont dix-sept cette année. Parmi eux, la galerie Kraemer, qui fête ses 140 ans, participe pour la première fois à une foire à Londres. La galerie quitte en effet très peu son hôtel particulier de la rue de Monceau. « En France, nous ne faisons que la Biennale. Il n’y a aucune raison que nous prenions part à une autre exposition. Quant à l’étranger, il semble qu’il n’y ait que Masterpiece qui soit valable dans notre domaine, c’est-à-dire le mobilier et les objets d’art des XVIIe et XVIIIe siècle de haut niveau. Et puis à Londres, il y a une diversité de visiteurs et de clients qui ne doivent pas être négligés. Londres est un endroit stratégique », souligne Laurent Kraemer, qui expose une commode de Charles Cressent, d’époque Régence.

Clientèle londonienne attractive
Cet avis est partagé par Bill G. B. Pallot, directeur du département des meubles et objets d’art à la galerie Didier Aaron : « Si les marchands parisiens viennent à Londres, c’est parce que Londres est la place où il y a le plus d’argent – avec New York – et comme Paris a perdu de son attractivité, il faut aller au-devant de ses clients. » Pour l’occasion, le marchand propose du mobilier du XIXe siècle, de 1840 à 1880, de type Exposition universelle, à l’instar d’une vitrine en noyer de style néorenaissance, par Édouard Lièvre. D’autres antiquaires parisiens se joignent à l’événement pour une première participation, comme la galerie Marcilhac ou les galeries Mathivet et Carolle Thibaut-Pomerantz qui partagent leur stand, la première montrant un salon d’André Groult créé en 1913, la seconde des papiers peints anciens.

Masterpiece reste également connue pour être une foire internationale « à l’accent britannique » : la galerie londonienne Lowell Libson montre une aquarelle de Turner, Une vue du Val d’Aoste, 1836 ; Richard Green met en vente une ensemble de quatorze œuvres de Laurence Stephen Lowry, tandis qu’Apter-Fredericks dévoile une table galbée, d’époque George II, XVIIIe, attribuée à William Linnell.

Masterpiece

25 juin-1er juillet, South Grounds, The Royal Hospital Chelsea, Londres, Angleterre, www.masterpiecefair.com

Légende photo
Charles Cressent, Commode, début de l’époque Louis XV, marqueterie, bronzes ciselés et dorés, marbre. Courtesy Kraemer Gallery, Paris.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°438 du 19 juin 2015, avec le titre suivant : Les Parisiens plébiscitent Masterpiece

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