Sans les lots stars, les résultats sont comparables à ceux de la saison dernière. Ces vacations soulignent la faiblesse des ventes d’art contemporain en France.
Paris. Loin de la médiatisation des grandes ventes de Londres qui ont eu lieu pendant la Frieze et des 142 millions d’euros adjugés par la seule Christie’s, Paris maintient son – faible – niveau avec un chiffre d’affaires réalisé par le couple Christie’s/Sotheby’s comparable à 2017. L’an dernier, portée par des adjudications dépassant la barre des dix millions, avec l’œuvre Jim Crow adjugée 15 millions d’euros, devenue le Basquiat le plus cher vendu en France et le bronze Grande Femme II d’Alberto Giacometti emporté pour 25 millions d’euros, Christie’s engrangeait 83 millions d’euros – soit 50 millions d’euros sans ces deux enchères. Cette année, dépourvue de lots phares, la maison réduit son chiffre d’affaires en réalisant 43 millions d’euros avec 88 % de ses 232 lots vendus réparties en trois vacations.Sotheby’s affiche en revanche des résultats en progression totalisant 33 millions d’euros, contre 21,50 millions d’euros en octobre 2017, et un pourcentage de lots vendus honorable (85 %) pour les 264 lots de ses quatre vacations.
Aucune enchère n’a franchi la barre symbolique des dix millions d’euros, ni même des cinq, cependant quatorze enchères sont millionnaires (neuf chez Christie’s et cinq chez Sotheby’s). Parmi ces dernières, notons Penseur, petit modèle de Rodin (2,40 M€) et Le peintre et son modèle [voir illustration ci-dessus] de Picasso (2,30 M€) chez Sotheby’s, Guitar, bouteille et compotier de Picasso (3,9 M€) ou encore Les mariés au bord de la Seine de Chagall (1,5 M€) chez Christie’s.
En art contemporain quelques œuvres ont enregistré des résultats importants à l’instar de 01.04.1986 de Zao Wou-ki (2,8 M€), Peinture 97 x 130 cm, 5 juin 1962 de Soulages (2,60 M€), Chigakusei Tekkyoshi de Kazuo Shiraga (2,10 M€) ou encore Mur d’oiseaux (1,30 M€) de Pierre Alechinsky, nouveau record pour l’artiste belge, chez Christie’s. Les ventes de collection « French Cancan by Natalie Seroussi » chez Sotheby’s et « She Was a Giant Collection Bénédicte Pesle » chez Christie’s, offraient des belles propositions tel que À propos de New York en Peinturama de Martial Raysse, retirée de la vente pour rentrer dans les collections du Centre Georges Pompidou après un don de Natalie Seroussi.
Si à Londres, les ventes d’art contemporain pèsent lourd pendant la Frieze, à Paris, le nombre insuffisant d’œuvres d’art contemporain ne permet pas des vacations spécialisées. L’art contemporain est donc intégré dans des ventes plus larges tel que « Paris Avant-Garde » chez Christie’s. Autre témoignage de la faiblesse des ventes publiques d’art actuel en France, Artcurial, la troisième maison de ventes aux enchères, a purement et simplement abandonné les ventes dans cette catégorie après l’échec de ses ventes « Scène 21.1 » et « Scène 21.2 » en 2013 et 2014. La maison propose uniquement des ventes de design depuis 2014 et a réintroduit cette année sa vente d’art urbain. Dans la vente monographique consacrée à Ettore Sottsass (1,2 M€), 80 % des lots ont été vendus tandis que les vacations design des années précédentes ont toutes enregistré 100 % de lots vendus comme « Charlotte For Ever » (3 M€), consacrée à Charlotte Perriand en 2017. Après le Banksy autodétruit à Londres, la vente « Search & Stop, collecting from Banksy to Mark Ryden » (0,8 M€) a évidemment attiré l’attention, mais là aussi, peu de coups d’éclat avec 77 % de 133 lots vendus.
Hormis les estimations, tous les prix sont indiqués frais acheteurs inclus.
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Les grandes ventes aux enchères durant la Fiac ne font pas d’étincelles
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°510 du 2 novembre 2018, avec le titre suivant : Les grandes ventes aux enchÈres durant la Fiac ne font pas d’Étincelles