Lancement de la 36e édition d’Art Basel, éternel baromètre de la création contemporaine internationale.
On ne présente plus Art Basel si ce n’est pour rappeler qu’elle reste la première foire d’art moderne et contemporain au monde et un passage obligatoire pour les galeries et les artistes en quête de reconnaissance internationale. Cinquante mille visiteurs sont attendus par deux cent soixante-quinze galeries de toutes les nationalités (dont vingt-neuf enseignes françaises) assurant la promotion de près de mille cinq cents artistes. Le prix des œuvres s’échelonne de quelques centaines d’euros pour des pièces graphiques, des multiples et des travaux de jeunes artistes, jusqu’à plusieurs millions d’euros pour les grands maîtres. Les étiquettes munies d’un point jaune signalent au public que le prix de l’œuvre exposée est inférieur à 5 000 euros. Le dynamisme de la foire est assuré par son découpage en secteurs spéciaux comme « Art Edition » dédié aux arts graphiques ou « Art Film » pour les vidéos d’artistes.
Un passage obligé
Les projets de dix-sept galeries dont trois Françaises sont présentés dans « Art Statements », espace consacré à des expositions personnelles de jeunes artistes et où chaque année, collectionneurs et musées piochent quelques morceaux de choix pour leur collection et programmes d’exposition, contribuant à la mise sur orbite de nouveaux talents à l’exemple de Mariko Mori, Vanessa Beecroft, William Kentridge, Pierre Huyghe, Elisabeth Peyton, Ghada Amer et bien d’autres qui se sont fait connaître à Bâle avant de devenir des stars mondiales. Christine Rebet (galerie Kamel Mennour, Paris) a élaboré un film d’animation installé en boucle sur plusieurs écrans traduisant un univers surréaliste très personnel : conçu à partir de milliers de dessins de l’artiste illustrant des héros abracadabrants, il mêle des arrangements sonores à la fois symphoniques et instables. L’installation de Damien Deroubaix (galerie In Situ, Paris) tourne autour d’un mirador en bois surmonté d’un panneau sur lequel est peint le mot « profit » et recouvert de lampes en formes de viande de kebab. Son accès est empêché par du fil barbelé. Des peintures, aquarelles et ampoules peintes en noir sur les murs et des requins disposés dans le stand complètent cette critique caustique de l’industrie, de la pub et de l’univers concentrationnaire. Kristina Solomoukha (galerie Martine et Thibault de la Châtre, Paris), marquée dans son histoire personnelle par le modèle soviétique, s’est construit un paysage urbain utopique dans lequel elle a déplacé les codes pour tourner en dérision l’étroitesse et l’inflexibilité des idéologies qui nous dominent : une cabane de projection, une structure en aluminium rappelant un pylône électrique, un panneau d’affichage rassemblant des dessins illustrant des « non-lieux »,...
Enfin, « Art Unlimited », plate-forme de présentation d’œuvres inédites de grand format débordant du cadre habituel des espaces d’exposition, n’existe nulle part ailleurs. Y sont à voir et à acquérir soixante-douze sculptures monumentales, projections vidéo, peintures murales et performances signées par des célébrités tels Bruce Naumann, Marina Abramovic ou Pierre Huygue aussi bien que
par des artistes peu connus comme Mark Dion pour la galerie In Situ ou Kader Attia chez Kamel Mennour.
36e Art Basel, 15-20 juin, BÂLE, Suisse, tél. 41 58 206 22 44, www.artbasel.com
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Les enfants de la Bâle
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°570 du 1 juin 2005, avec le titre suivant : Les enfants de la Bâle