Quatre ventes de photographies sont à l’affiche au mois de mai dont une réunissant un ensemble de « vintages » de Jacques Henri Lartigue provenant de la collection Renée Perle, et une autre 28 vues exceptionnelles d’Égypte de Maxime Du Camp exécutées vers 1850 (étude Tajan, 4 mai 2001). L’étude Libert & Castor dispersera, de son côté, le 3 mai 2001 à Drouot-Richelieu, plusieurs tirages d’époque, dont quelques Atget, Bourke-White, Doisneau et Man Ray. L’étude Beaussant-Lefèvre prendra le relais, le 30 mai à Drouot-Richelieu, avec un panorama du site de La Bataille de Solférino après le 24 juin 1859 de Léon Méhédin.
PARIS - Avec une centaine de très émouvants “vintages” immortalisant Renée Perle, quelques exceptionnelles photographies historiques de Maxime Du Camp et Gustave Le Gray et des images du XXe siècle dues à Kertész et Doisneau, Paul Benarroche et Serge Kakou, les deux experts de l’étude Tajan, seront sous les feux de la rampe le 4 mai. Les 114 lots du fonds Renée Perle seront évidemment très attendus. “C’est la dernière occasion d’acquérir des images de René Perle de cette collection provenant directement de ses héritiers”, souligne Paul Benarroche. La première partie de la vente, le 21 décembre, avait généré 1,9 million de chiffre d’affaires pour 90 images de cette belle jeune femme d’origine roumaine qui partagea la vie de Lartigue de 1930 à 1932. Les prix s’étaient échelonnés de 6 000 à 72 000 francs. Pour cette vacation du début mai, les estimations débutent à 8 000 francs pour atteindre 30 000 à 50 000 francs pour les plus beaux portraits “glamour” ou les compositions proches du Surréalisme. “Les cadrages très serrés pour les portraits et ses longs formats panoramiques pour les paysages, à la fois esthétiques et modernes, sont empreints du regard d’avant-garde du Bauhaus ou du Futurisme italien”, explique Serge Kakou.
Des tirages de Maxime Du Camp
Ce même jour, l’étude Tajan proposera, lors d’une autre vacation, 259 tirages des XIXe et XXe siècles. En vedette, 28 photographies de Maxime Du Camp (1822-1894) constituant un “reportage intime” unique sur l’Égypte au XIXe siècle, réalisé aux côtés de Gustave Flaubert. Ces paysages sur papier sont les premiers tirages positifs de l’artiste, légendés et annotés. “Il s’agit des épreuves d’essai exécutées par Maxime Du Camp lors de son retour à Rome en 1851. Certaines de ces vues n’ont pas été reproduites dans l’ouvrage édité par Blanquart-Évrard intitulé Égypte-Nubie, Palestine et Syrie, dessins photographiques”, précise Paul Benarroche. Cet ensemble est rarissime puisqu’on ne connaît de Du Camp que ce seul reportage. L’homme consacrera le reste de sa vie à l’écriture. La plupart de ces tirages, estimés entre 10 000 et 50 000 francs, sont en bon état. De Le Gray, on retiendra trois vues de salons de peinture (120-150 000 francs) issues d’un reportage réalisé en 1852. “Cette série d’œuvres datant des débuts du photographe sont rares, insiste Paul Benarroche. Nous n’en avons pas vu en vente publique depuis bientôt dix ans.” À noter aussi des tirages albuminés de Paul-Émile Miot, réalisés dans le cadre d’expéditions navales menées dans de lointains pays comme Terre-Neuve, Tahiti ou le Pérou (6 000 à 25 000 francs). On remarquera aussi des tirages de Lehnert & Landrock (3 000 à 10 000 francs), de Baldus, (Porte Saint-Jean à Thiers, 30 000-40 000 francs) et un nu de Belloc (30 000-40 000 francs).
Violette Nozière au moment de son procès
Le 3 mai, les commissaires-priseurs associés Libert & Castor, disperseront, avec le concours de l’expert Viviane Esders, un ensemble éclectique de 298 photographies. Pour le XIXe siècle, on remarquera plusieurs centaines de clichés réunis en album, réalisés par le service photographique de l’hôpital la Salpetrière, créé par Charcot et dirigé par Albert Londe. Ces images, témoignant de la maladie ou de la folie, sont vendues par albums comme Hystérie I (de 60 000 à 80 000 francs). Les amateurs d’archives administratives ne devraient pas manquer de s’intéresser aussi à un tirage de 1934 montrant Violette Nozière au moment de son procès, (1 000-1 500 francs). À noter également pour le XXe siècle, trois portraits de Man Ray, dont un d’André Breton, tirage argentique d’époque de 1930, signé et daté (90 000-120 000 francs).
Enfin, le 30 mai, l’étude Beaussant-Lefèvre dirigera, avec le concours de l’expert Pierre-Marc Richard, une vacation comprenant des photographies du XIXe siècle (Léon Méhédin, Étienne-Jules Marey, Charles Nègre) et huit tirages modernes de Cartier-Bresson, estimés 10 000 à 20 000 francs chacun.
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Les derniers adieux de Renée
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°126 du 27 avril 2001, avec le titre suivant : Les derniers adieux de Renée