Les couleurs de l’art contemporain

 PARIS - La maison Cornette de Saint-Cyr présente, le 31 mars, une vente d’art contemporain de printemps mettant une nouvelle fois sur le devant de la scène les Nouveaux Réalistes et les artistes chinois. Parallèlement, la vente comprend deux pièces maîtresses. Untitled (General Electric II), coréalisée par Jean-Michel Basquiat et Andy Warhol en 1984-1985, est estimée 800 000 euros. Concetto Spaziale, Attesa, tableau signé Lucio Fontana, a été peint en 1960 et est estimé 350 000 euros. « Les succès remportés en avril 2005 et avril 2006 par nos ventes consacrées aux Nouveaux Réalistes, qui ont vu le marché restituer à sa juste place ce mouvement essentiel de l’histoire de l’art, nous conduisent à organiser une troisième vacation sur ce thème, devenu maintenant un rendez-vous annuel. Cette vente coïncidera, cette année, avec l’ouverture de l’exposition consacrée aux Nouveaux Réalistes au Grand Palais, expose Arnaud Cornette de Saint-Cyr. Par ailleurs, la partie consacrée à l’art contemporain chinois lors de notre vente du 28 octobre dernier a connu un succès considérable, avec un produit vendu de plus de 1,7 million d’euros [contre 1,4 million d’euros chez Artcurial le 29 juin 2006], ce qui en fait la vente la plus importante consacrée à cette spécialité en France. » Il n’est pas question pour autant d’en faire un catalogue à part : « Je ne veux pas donner un côté ethnologique aux ventes d’art contemporain », milite le commissaire-priseur. La section d’art chinois comprend un rare tableau de Zhang Xiaogang, Baby n°19-Bloodline Series, 2001, estimé 180 000 euros ; Chinese portrait, L Series n°06, 2006, une huile sur toile de Feng Zhengjie, estimée 80 000 euros, et Eternal Halo, 2003, une importante toile de Wang Guangyi, achetée par son propriétaire directement auprès de l’artiste et estimée 400 000 euros. La vedette des pièces des Nouveaux Réalistes est un Arbre empaqueté, de 1965, signé Christo. Estimé 90 000 euros, cette œuvre de 1,23 mètre qui fait partie d’un projet pour un monument dans la salle de réception de l’usine Spectrum Bergeyk en Hollande, a été acquis directement auprès de l’artiste. Notons également SE 40, une éponge bleue d’Yves Klein, vers 1960, et un petit tableau Monochrome orange – M 104, 1956, signé par l’artiste, estimés 100 000 et 55 000 euros, ainsi que Fluoro-Red, 1969, coulées et pots de peinture dans un Plexiglas, pièce unique d’Arman estimée 40 000 euros.
Après avoir tenu sa première vente d’art contemporain chinois en 2006, le rendez-vous est reconduit cette année le 5 juin. Artcurial se veut le porte-étendard de l’art italien du XXe siècle en France. Sur le modèle des Italian sales des auctioneers à Londres, la maison de ventes se lance le 2 avril dans une première vente d’art transalpin, avec plus de 50 % d’œuvres provenant de collections italiennes. L’art contemporain représente une soixantaine de lots dont Dedicato ai pittori d’insegne, 1964-1965, un tableau rarissime signé Mario Schifano, acheté par un collectionneur à la mythique galerie milanaise Studio Marconi et estimé 150 000 euros, ainsi qu’une composition de 1954 par Tancredi, autre rareté estimée 100 000 euros. Au chapitre de la Trans-avant-garde italienne, on trouve Sudore (diptyque), 2000, un tableau d’Enzo Cucchi, estimé 40 000 euros ; une composition de 1993 de Mimmo Paladino, estimée 60 000 euros ou encore un pastel sur papier marouflé sur toile de 1990 par Sandro Chia, estimé 35 000 euros. L’Arte povera est notamment représenté par Bronzi di Riace, grand panneau estimé 120 000 euros, par Mario Ceroli, l’artiste le moins connu du mouvement, et encore sous-coté.