Les choix d’un grand décorateur

Depuis plus de trente ans, Alberto Pinto est considéré comme l’un des maîtres de la grande décoration. Spectaculaire, riche, diversifiée, celle de son appartement parisien faisait office d’exercice de style, et les 700 lots qui seront mis en vente totalisent une estimation de plus de 3 millions de dollars. Dans un amoncellement d’objets d’art de toutes sortes, on trouvera notamment une paire de miroirs néoclassiques en bois doré, travail italien de la fin du XVIIIe siècle, mesurant 2,35 mètres de hauteur (60 000/80 000 $), une paire de miroirs de Dieppe en ivoire sculpté, vers 1850 (40 000/60 000 $), un grand lustre anglais en cristal à dix branches, fin XVIIIe - début XIXe (40 000/60 000 $).

Pour ses appartements privés, Alberto Pinto avait recréé l’ambiance confortable d’une garçonnière du Second Empire, et disposé un ensemble de boules, d’obélisques et d’animaux en cristal de roche (de 1 000 à 20 000 $), avec du mobilier XIXe : une commode catalane en acajou (18 000/22 000 $), un lit italien néoclassique en acajou et bronze doré (15 000/20 000 $), ou encore un canapé en acajou Biedermeier (5 000/7 000 $). Il s’est également rendu célèbre par le raffinement de sa table, et la vente comprend plus d’une douzaine de services en porcelaine et faïence de Sèvres, Gien, Limoges ou de la Compagnie des Indes, dont certains sont prévus pour cinquante couverts ! Un fastueux ensemble d’argenterie les accompagne, où figure une suite de vingt-quatre assiettes aux armes du prince Orloff, réalisée à Paris vers 1865 par l’orfèvre Alexandre Le Roy (40/60 000 $).