Dispersion de la collection Belfond réunie au fil des rencontres entre l’éditeur et les artistes.
PARIS - Publiée aux éditions Belfond à partir de 1965, la collection des « Cahiers du Regard » a non seulement donné naissance à une douzaine de titres, mais a aussi suscité une vaste collection d’œuvres (tableaux, dessins, manuscrits, photos et estampes) acquises par Franca et Pierre Belfond au fil de leurs rencontres avec les artistes qui illustrèrent les « Cahiers » (Max Ernst, Hans Bellmer, Man Ray, Victor Vasarely…). Ce fonds comprend aussi des pièces d’artistes tels André Masson, Jean Dubuffet ou Dado, pressentis pour enrichir les « Cahiers » sans pour autant que les projets aboutissent.
Un dessin Dada de Picabia
Cette collection d’un érudit reflète un certain goût pour le surréalisme, l’abstraction lyrique et l’abstraction géométrique. L’ensemble compte un important noyau d’œuvres de Francis Picabia (1879-1953), « qui, hélas, n’exposait plus sur notre planète », regrette l’éditeur. Les Belfond ont néanmoins côtoyé la première épouse de l’artiste, Gabrielle Buffet, et ravi quelques trésors picabiens de différentes époques tel un rarissime petit dessin (11 x 9,8 cm) à l’encre de la période Dada, Mécanique (vers 1919), estimé 50 000 à 100 000 euros et présenté dans les plus grandes expositions consacrées à l’artiste. Estimée 250 000 à 350 000 euros, l’huile sur panneau Je vous attends (vers 1948), chargée de passion pour sa maîtresse de l’époque Suzanne Germain, marque le retour de Picabia à l’abstraction après la Seconde Guerre mondiale. Une rare et précieuse gouache sur papier noir de Vassily Kandinsky, Blanc sur noir (1937), estimée 100 000 à 150 000 euros ; une Topographie au sol (Assemblage d’empreintes) (1957) signée Jean Dubuffet et estimée 70 000 à 100 000 euros, ainsi qu’une exceptionnelle page manuscrite du poème Oiseaux que nous lapidons…, de René Char, enluminée à l’aquarelle et à la gouache par Victor Brauner et estimée 35 000 à 45 000 euros, font aussi partie des lots phares. Tout comme une fascinante petite photographie que Man Ray offrit à Pierre Belfond en témoignage de leur amitié : un Autoportrait (1930) du photographe, tirage argentique d’époque et probablement unique, estimé 30 000 à 40 000 euros.
Experts : Bruno Jaubert (art moderne) ; Martin Guesnet (art contemporain) ; Isabelle Milsztein (estampes et livres illustrés) ; Olivier Devers (livres, manuscrits et photographies)
Estimation : 1,2 à 1,5 million d’euros
Nombre de lots : 82
le 26 mars à l’hôtel Dassault, Artcurial, 7, rond-point des Champs-Élysées, 75008 Paris ; exposition publique : le 22 mars 11h-19h, le 23 mars 11h-18h, le 24 mars 14h-18h et le 25 mars 11h-19h, tél. 01 42 99 20 20, www.artcurial.com
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« Les Cahiers du Regard » déployés
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Abonnez-vous dès 1 €Man Ray - Autoportrait (1930) - Tirage argentique d’époque, 15 x 11,20 cm, estimation : 30 000 - 40 000 euros, vente du 26 mars, Artcurial, Paris. © SVV Artcurial
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°387 du 15 mars 2013, avec le titre suivant : « Les Cahiers du Regard » déployés