Un taux de ventes cumulées faible malgré l’adjudication d’une sculpture de Canova, permettant une légère progression.
Paris. Christie’s et Sotheby’s Paris organisaient fin novembre leurs ventes d’arts anciens. À la différence près que cette année, Sotheby’s ne présentait qu’une seule vente, ne disposant pas d’une prestigieuse collection à l’instar de la collection Qizilbash dispersée en novembre 2016 (2,3 M€ en 7 lots). Aussi, le produit global récolté par les deux maisons de ventes s’élève à 13,4 millions d’euros frais compris* – dont 10,5 millions pour Christie’s en deux vente – contre 12,1 millions obtenus il y a un an avec presque deux fois plus de lots. Pourtant, c’est l’arbre qui cache la forêt car si « The Exceptional Sale » de Christie’s a dépassé son estimation haute fixée à 6 millions d’euros en totalisant 7,7 millions, les autres vacations sont restées en deçà de leurs estimations basses. De surcroît, 37 % des 483 lots offerts à la vente n’ont pas trouvé preneur. « Il y a un problème d’adéquation entre le prix auquel le vendeur est prêt à vendre l’objet et le fait que ce prix a tendance à ne pas séduire les acheteurs », a expliqué Pierre-François Dayot, expert. Pour autant, les maisons de ventes ne revoient pas à la baisse leurs estimations. « Mais c’est qu’elles ne le peuvent pas car les vendeurs ne veulent pas. Alors entre cette inadéquation – qui apporte tout de même un résultat, même mitigé – et des catalogues vides, les maisons choisissent la première option et acceptent de prendre des objets estimés trop chers », a-t-il poursuivi.
Lot phare des deux jours de ventes, un buste en marbre de carrare de Joachim Murat, 1813, par Antonio Canova a dopé les ventes. Adjugé à 4,3 millions d’euros chez Christie’s, il a largement dépassé son estimation fixée à 1 million d’euros en établissant un nouveau record aux enchères pour l’artiste. Quant à Sotheby’s, avec une seule vente dans la discipline pour ce mois de novembre, contre deux l’an passé, elle n’a obtenu que 2,9 millions d’euros contre 4,6 en 2016. De nombreux lots d’importance – entre 100 000 et 350 000 euros d’estimations – sont restés sur le carreau.
À un taux de vente cumulé médiocre – soit 64 % alors que la moyenne dans la discipline se situe aux alentours de 80 % – une difficulté supplémentaire a entaché les trois ventes. En effet, beaucoup d’objets étaient passés en vente assez récemment. « Or, le côté inédit d’une pièce est toujours une plus-value », a souligné Pierre-François Dayot. En somme, rien de nouveau sous le soleil.
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Les arts anciens toujours à la peine
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°491 du 15 décembre 2017, avec le titre suivant : Les arts anciens toujours à la peine