La maison veut rapidement développer sa salle de ventes aux enchères de Bruxelles.
Elle annonce la vente événement d’un ouvrage exceptionnel estimé 3 millions d’euros.
BRUXELLES - Depuis le rachat en avril 2006 de la société Servart Beaux-Arts (leader sur le marché belge des ventes aux enchères) par la SVV Pierre Bergé & associés, le groupe PBA n’a pas chômé. « La Belgique n’est pas la Belle au bois dormant. L’objectif n’est pas de capter les objets, mais de faire de cet endroit (1 400 m2 sur deux niveaux) un grand centre multiculturel et une place forte pour les enchères. C’est aujourd’hui indispensable. Et c’est un challenge extraordinaire, lance Frédéric Chambre, l’un des dirigeants de PBA. Pour cela, il faut être sur place. » Installé dans la capitale belge depuis l’été, c’est dans une dynamique de croissance rapide que ce commissaire-priseur et ambitieux businessman développe la marque PBA en Belgique dans le vaste espace de l’ancien hôtel des Princes de Masmines. Le coup d’envoi sera donné cet automne avec un programme plutôt chargé. De nombreuses ventes aux enchères sont prévues. L’accent est mis sur l’art du XXe siècle, mais aussi sur les arts premiers, la bibliophilie, la photographie et même les bijoux. Trois personnes viennent d’être recrutées en renfort, parmi lesquelles Sterenn Denys (fille de l’antiquaire bruxellois Philippe Denys) à la direction du département photo et Zoé Van der Schueren – ancienne de chez Christie’s – pour le département d’art moderne. Une vingtaine d’expositions artistiques annuelles non commerciales viendront animer chaque année le lieu désormais ouvert sept jours sur sept. Six salons annuels rempliront le calendrier de la maison à Bruxelles, sans compter les présentations régulières d’objets issus des ventes parisiennes de PBA.
Un monument de la bibliophilie
C’est dans le cadre du nouveau Salon international de la bibliophilie (un événement en soi), qui aura lieu début décembre chez PBA Belgique, que Frédéric Chambre a choisi de faire son plus gros coup d’éclat, avec un unique et rarissime ouvrage du XIXe siècle estimé 3 millions d’euros. Cette vente, un événement mondial prévu le 7 décembre à Bruxelles, ne comportera qu’un seul lot. Considéré comme le plus beau livre de pomologie au monde, ce Traité des arbres fruitiers provenant d’une collection privée européenne se compose de cinq volumes grand format (50,8 x 33,2 cm) reliés par Gruel et contient 421 superbes aquarelles originales sur vélin exécutées entre 1806 et 1809. « J’ai été soufflé par ce monument, étonnant de précision et complet, montrant les plus belles espèces des fruits de nos régions pour l’époque. Chaque fruit est représenté grandeur nature, ainsi que la fleur et la tige feuillée, avec parfois le fruit vu en coupe ou encore le détail d’un bourgeon», rapporte l’expert Patrick de Bayser. L’ouvrage regroupe 108 espèces de poiriers, 58 pommiers, 48 pruniers, 39 pêchers… Les planches sont l’œuvre de deux grands dessinateurs de génie, de surcroît botanistes : Pierre Jean François Turpin (1766-1854) et Pierre Antoine Poiteau (1775-1840), qui ont réalisé pour moitié chacun les illustrations. « En termes de qualité esthétique du dessin, Turpin se situe juste au-dessous du célèbre Redouté. Et quand Turpin et Redouté sont décédés la même année, en 1840, on a dit que l’art botanique était mort », précise Patrick de Bayser. Si ce livre est unique, sa version imprimée reste rare en vente publique. Il en serait passé deux en vingt ans, pour environ 150 000 euros l’exemplaire. Notons encore que chaque planche aquarellée de l’ouvrage de PBA est un précieux dessin qui vaudrait 6 000 à 10 000 euros pièce. « Mais il n’est pas question de démembrer ou de casser ce joyau de la bibliophilie. Je le vends entier et complet », insiste Frédéric Chambre en ardent défenseur de la spécialité, au demeurant un secteur phare chez PBA. Amateurs de dessins et bibliophiles, passionnés de botanique, collectionneurs d’œuvres du XIXe siècle, institutions d’horizons divers (bibliothèques, Muséums d’histoire naturelle ou musées plus généralistes comme le Getty), marchands et libraires : l’éventail des intérêts est large. Le succès est garanti. Le 7 décembre, la salle des ventes de Bruxelles va résonner au son d’un seul coup de marteau. Reste à savoir jusqu’où monteront les enchères…
Vente le 7 décembre à Bruxelles, Pierre Bergé & associés Belgique, salle des beaux-arts, 40, place du Grand-Sablon, Bruxelles, tél. 32 2 504 80 30, www.pba-auctions.com
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Les arbres fruitiers en vedette
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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°243 du 22 septembre 2006, avec le titre suivant : Les arbres fruitiers en vedette