Archéologie

L’Égypte reine

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 28 avril 2006 - 480 mots

Des pièces romaines et surtout du Nil à Drouot.

 PARIS - L’archéologie sera à l’honneur le 29 avril chez Pierre Bergé & associés. Assistée du cabinet d’expertise Serres-Kunicki, la maison de ventes organise deux vacations annuelles d’archéologie en avril et en octobre. Si elles ne sont pas toujours à la hauteur des ventes de Christie’s et de Sotheby’s, de Londres et de New York, elles ont le mérite de maintenir dans cette spécialité une activité à Paris, en addition de celles, régulières, chez Piasa et Tajan. Comme souvent, l’art d’Égypte, issu ici de trois  collections, l’emporte sur le reste, tant en qualité qu’en quantité. La vedette est un bas-relief en couleur représentant un profil de dignitaire du Nouvel Empire, datant du début du règne de Ramsès II et estimé 60 000 euros. Ce dignitaire est représenté portant un collier dit « l’or des récompenses », offert par le pharaon aux hauts fonctionnaires pour services rendus. « Superbe de style, en très bon état de conservation, il a gardé d’importants restes de polychromie », précise l’expert Christophe Kunicki. Les amateurs de bronzes anciens égyptiens trouveront une sélection de pièces de la Basse Époque, entre 5 000 et 20 000 euros. Y figure une statuette représentant le dieu Osiris, debout, momiforme, les bras croisés sur la poitrine tenant le fouet et le crochet. Cette sculpture de 28 cm à belle patine brune, rouge et verte, dont les yeux, les sourcils et les attaches de la barbe sont incrustés d’électrum, est estimée 15 000 euros. Un ensemble d’oushebtis, tous référencés et proposés entre 2 000 et 10 000 euros, complète ce panorama de l’Égypte ancienne – dont une représentation en bois et résine noire de Seti Ier (Nouvel Empire), père de Ramsès II, estimé 8 000 euros.

Antiquités romaines
Le monde gréco-romain sera illustré par un très beau collier composé de vingt-huit disques en or fin, estimé 30 000 euros, avec un camée en verre bicolore orné d’une scène tirée du chant XXIV de L’Iliade d’Homère et représentant Priam réclamant à Achille le corps de son fils Hector. « C’est une pièce remarquable et, pour une fois, complète avec tous ses pendentifs, au nombre de trois », souligne l’expert Jean-Philippe Mariaud de Serres. Les collectionneurs remarqueront une statuette étrusque du IVe siècle av. J.-C. Estimé 22 000 euros, cet ornement de candélabre, rare figure du monde marin représentant un faune nu agenouillé sur un dauphin, dans l’attitude du guet et avec une chlamyde nouée sur les épaules, est étonnante de modernisme. Autre rareté iconographique, un torse romain d’Hermaphrodite du Ier-IIe siècle, en marbre blanc. Estimé 14 000 euros, il se présente nu, légèrement déhanché, une large ceinture sous la poitrine.

Archéologie

Vente le 29 avril (à 14h), Drouot, 9 rue Drouot, 75009 Paris, SVV Pierre Bergé & associés, tél. 01 49 49 90 00 ; exposition : le 28 avril, 11h-18h, le 29 avril, 11h-12h, www.pba-auctions.com

Archéologie

- Experts : Jean-Philippe Mariaud de Serres (art gréco-romain et du Proche-Orient) et Christophe Kunicki (art égyptien) - Nombre de lots : 411 - Estimation : 1,1 million d’euros

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°236 du 28 avril 2006, avec le titre suivant : L’Égypte reine

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