Le Salon XXe siècle s’est tenu du 5 au 8 juin au Carrousel du Louvre. Cette deuxième édition a fermé ses portes sur un bilan plutôt mitigé, aussi bien pour les exposants que pour les visiteurs.
PARIS - Du 5 au 8 juin, le Salon XXe siècle s’est déroulé au Carrousel du Louvre pour la deuxième année consécutive. Après une cuvée 2002 plutôt prometteuse dans un contexte politique et économique incertain, on attendait sans doute trop de l’édition 2003. Sur la quarantaine de galeries annoncées, 34 étaient finalement présentes, contre 37 l’année précédente. De même, 16 000 visiteurs s’étaient déplacés en 2002, 14 000 ont répondu à l’appel cette année, loin des 25 000 visiteurs attendus par les organisateurs. Côté commerce, si certains comme Philippe Jousse et Pierre Staudenmeyer avouent avoir tiré leur épingle du jeu, d’autres ont peu vendu. La date du vernissage, chevauchant le week-end de la Pentecôte, peut apporter un début d’explication. Les organisateurs la justifiaient par leur désir de se poser en ouverture des deux grandes étapes européennes du mois de juin, la Biennale de Venise (le 15) et la foire d’art contemporain de Bâle (le 18). N’était-ce cependant pas un peu présomptueux pour un salon si jeune face à deux manifestations à la réputation mondialement établie ?
Parmi les exposants, Barry Friedman et Maison Gérard, deux galeries new-yorkaises, ont à nouveau fait le voyage transatlantique, et Ulrich Friedler de Cologne était aussi au rendez-vous. En revanche, David Gill (Londres), Philippe Denys (Bruxelles), ou encore Frans Leidelmeijer (Amsterdam) étaient absents. Les galeries présentes ont fait la preuve que ce salon est bien celui “des XXe siècles”. Toutes les tendances étaient représentées, depuis les bois précieux des tenants de l’Art déco, André Arbus en tête chez Maison Gérard (New York) et la Zurichoise Yvonne Benda, jusqu’au miroitement high-tech d’un siège de Marc Newson montré par le Parisien Kreo – pour qui la participation à un salon était une première. Cet éclectisme, s’il a l’avantage de satisfaire aussi bien les aficionados du courant décoratif que ceux voués corps et âme aux rigueurs conceptuelles d’une certaine modernité, entraîne un flou dans l’image donnée par cette manifestation. Salon d’antiquaires spécialisés ou de galeries d’avant-garde ? De plus, pour une manifestation aspirant à devenir une référence internationale, la sélection des pièces aurait mérité un effort plus important. La défection du public peut aussi s’expliquer par une politique de prix élevés. À l’heure où la Foire de Bâle communique sur le grand nombre d’œuvres disponibles à moins de 5 000 euros, peu de pièces du Salon étaient proposées à moins de 10 000 ou 15 000 euros.
Le Salon XXe siècle doit encore s’interroger sur son positionnement. Doit-il privilégier un éventail encore plus vaste en terme de choix, comme en terme de prix, ou au contraire se resserrer sur une programmation plus exclusive, proche de celle effectuée par la Biennale des antiquaires ? Réponse en 2004 pour la troisième édition du Salon XXe siècle.
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Le XXe siècle se cherche
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°174 du 27 juin 2003, avec le titre suivant : Le XXe siècle se cherche