Le succès de la première édition du Pavillon des antiquaires et galeries d’art, en mars 1998, était dû tant à l’éclectisme et la convivialité hérités du Salon de Mars qu’à la sélection accrue opérée par les organisateurs. Le salon, qui fait cette année une large place aux arts décoratifs du XXe siècle et s’ouvre plus largement à l’art contemporain, réunira 66 marchands à l’Espace Eiffel-Branly, du 9 au 18 avril.
PARIS - Éclectisme, convivialité et bon goût, tel est la recette du succès du Pavillon des antiquaires qui, pour sa première édition en 1998, a accueilli plus de 15 000 visiteurs. Le cru 1999 accordera aussi une grande attention à la jeune génération, avec des marchands comme Nicolas Denis et Matthias Jousse pour le mobilier années soixante, Marc-Antoine Patissier pour les antiquités, meubles et objets d’art européens et les arts décoratifs anglais du XXe siècle, Flora de Brantes et Xavier Wattebled pour le mobilier français classique. Parmi les nouveaux venus, Marc Maison, spécialisé notamment dans les antiquités et décorations de jardin, présentera un impressionnant meuble d’appui manufacturé par Tahan en 1855. Ce salon est marqué par une véritable explosion des arts décoratifs du XXe siècle, avec la présence de quelques-uns des meilleurs spécialistes des années trente, quarante et cinquante. Bob et Cheska Vallois, absents l’an dernier, présenteront un grand tapis et une commode de Paul Iribe en galuchat rose et ébène, ainsi qu’un lit en bronze doré, avec une lampe incorporée, de Jacques Émile Ruhlmann. Yves Gastou a sélectionné des pièces de décorateurs des années quarante, parmi lesquelles figurent une paire de fauteuils en cuir et un canapé très moderniste en bronze, aluminium et cuir d’André Arbus, présenté à l’Exposition universelle de Bruxelles en 1958. Il proposera également un meuble d’appui en acajou et bronze avec un double piétement en bois et métal, créé par Jacques Quinet en 1953, et un tapis de 25 x 25 m dans des tons gris clair qui occupait le salon de musique de Cocteau. La galerie Jousse-Seguin exposera du mobilier de Jean Prouvé – un fauteuil “kangourou” en métal, tôle ondulée et bois (1951), un fauteuil d’amphithéâtre et une table de conférence –, ainsi qu’un canapé “ours polaire” de Jean Royère, en chêne et velours peluche.
Le mobilier et les luminaires des années soixante, qui utilisent des matériaux comme la mousse polyuréthanne et le plastique, feront leur apparition sur le stand de deux nouveaux venus, Nicolas Denis et Matthias Jousse, installés au marché Paul-Bert aux Puces de Saint-Ouen. Ils ont choisi des luminaires de Werner Panton, un canapé puzzle sculpture de Roberto Sébastien Matta, et des sculptures d’Allen Jones. Autre nouveauté 1999 : la percée de l’art contemporain, avec les marchands réputés comme la Galerie de France, qui accrochera des œuvres sur papier et quelques collages de Martial Raysse. Patrice Trigano rendra hommage à César avec une statue de 1965, La grande plaque à ailettes, haute de 3 mètres et visible dès l’entrée du salon. Son stand présentera des compressions, des extensions et des bronzes soudés, dont une expansion débordant d’un bassin véhiculant des autoportraits de César en bronze poli. “J’ai voulu participer à ce salon qui m’a beaucoup rappelé le Salon de Mars, explique-t-il. L’idée de juxtaposer des marchands spécialisés dans l’approche collectionneurs m’a beaucoup plu. Il y a un côté cabinet de curiosités qui est très séduisant.” La manifestation fera une large place au mobilier classique, représenté notamment par Patrick et Philippe Perrin, Valérie Cueto, Anne-Marie Monin, Philippe Pichot et Gérard Monluc, comme aux tableaux anciens et modernes. Les arts primitifs seront à l’honneur sur le stand d’Alain de Monbrison et des galeries Rachlin Lemarié et Bernard Dulon. Outre l’hommage à César, trois expositions figurent au programme. Fanny Guillon Laffaille, profitant de la tenue simultanée des expositions Raoul Dufy au Musée des beaux-arts de Lyon et à la Norton Gallery de Palm Beach, montrera une trentaine d’œuvres du peintre havrais, et notamment des bois gravés exécutés pour le Bestiaire d’Apollinaire, des aquarelles et des dessins. La Bouquinerie de l’Institut présentera trente céramiques de Marc Chagall réalisées dans le Midi à partir de 1949. Enfin, la galerie l’Arc en Seine, rendra hommage au scénographe, peintre et illustrateur Christian Bérard en exposant vingt de ses gouaches et dessins qui traduisent son univers imaginaire.
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Le XXe siècle quai Branly
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°80 du 2 avril 1999, avec le titre suivant : Le XXe siècle quai Branly