Un an après leur inauguration, les cinquante-six arcades de l’ancien viaduc SNCF qui court le long de l’avenue Daumesnil, dans le douzième arrondissement, affichent presque complet.
PARIS - Les mois de novembre et décembre auront vu neuf nouveaux arrivants sous les arcades, connues sous le nom de Viaduc des Arts, qui sont devenues, depuis leur rénovation par l’architecte Patrick Berger sous l’égide de la Semaest (Société d’économie mixte d’aménagement de l’Est de Paris), autant d’ateliers et d’espaces commerciaux destinés à des artisans d’art de haut niveau.
Inauguré en novembre au numéro 119, l’Atelier 2 est un atelier d’enseignement artistique, dirigé par Françoise Frugier, qui dispense des cours de peinture, sculpture, gravure et d’histoire de l’art. "Dix heures dix", fabricants et créateurs de meubles, objets et luminaires, s’installent, ce mois-ci, au numéro 127 en décembre, en même temps que le Comité de la tapisserie d’Aubusson qui, au numéro 27, se chargera de créer, restaurer et fabriquer des tapis et des tapisseries.
En dépit de la récession économique
Franck Girard, qui a ouvert en novembre au numéro 25, travaille également dans le domaine de la restauration de tapis et de tapisseries. Les Ateliers de la Source, ouverts depuis novembre au 9, sont "ébénistes d’art". Urbain Souriau-Bagues, au 43, fabrique des "luminaires d’art" en bronze et fer forgé.
Première vraie vitrine pour des artisans de haut niveau dans la capitale, le Viaduc réussit, en dépit de la récession économique, à attirer une clientèle à la fois parisienne et étrangère. Directrice de l’Atelier Le Tallec de décoration de porcelaine, qui emploie seize personnes dont douze peintres, Laurence de la Grange dit avoir vendu à "beaucoup d’Américains et de Japonais, ainsi qu’à des particuliers français". Muriel Guigue-Locca, qui restaure et crée des meubles peints avec son mari Jean-François, aux ateliers Guigue-Locca, se réjouit elle aussi d’avoir élargi sa clientèle grâce aux Viaduc, mais constate que les clients sont peu enclins à dépenser plus de dix mille francs.
"La conjoncture est très difficile," déclare-t-elle. "On nous découvre plus facilement que lorsque nous étions en atelier dans le quatrième arrondissement, mais les clients ont du mal à comprendre le nombre d’heures de travail qu’exige chaque pièce, dont nous assurons toute la fabrication. C’est pourquoi nous allons peut-être faire des meubles en petite série."
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Le Viaduc en bonne voie
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°20 du 1 décembre 1995, avec le titre suivant : Le Viaduc en bonne voie